Huit Unions régionales des médecins libéraux (URML) de Basse-Normandie et de Haute-Normandie, de Bretagne, du Centre, de Midi-Pyrénées, du Nord-Pas de Calais, des Pays de Loire et de PACA ont récemment décidé de s’engager, en partenariat avec l’assurance-maladie, dans la mise en uvre des « Groupes Qualités » sur le territoire national. Elles se sont fédérées en comité inter-URML pour organiser ensemble ces groupes qualités dans leur région respective en se fondant « sur le volontariat des médecins ».
Cette intervention que ces huit Unions considèrent comme une réponse à leurs missions pour « la qualité des soins et à la structuration de la profession dans les territoires de proximité » ne satisfait pas tout le monde.
L’Union régionale des médecins libéraux (URML) de Lorraine a en effet choisi de se démarquer de cette initiative. Lors de son assemblée générale, l’Union lorraine a décidé de différer sa décision de participer aux groupes qualités relatifs à la médecine générale proposée par l’Union régionale des caisses d’assurance-maladie (URCAM). L’URML a motivé sa décision compte tenu des évolutions législatives et réglementaires concernant l’organisation des soins, des Unions régionales des professions de santé (URPS), des agences régionales de santé (ARS), l’évolution des URCAM et des nombreuses incertitudes qui entourent l’organisation de la formation médicale continue (FMC) et de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). « Nous ne souhaitons pas participer à cette action à l’heure actuelle et être caution de mesures qui vont avoir un impact sur les praticiens sans contrepartie financière, commente le Dr Rémi Unvois, président de l’URML de Lorraine. Accepter ce groupe, c’est instituer un nouveau mode de fonctionnement. Les médecins sont déjà taillables et corvéables à merci, alors pourquoi leur imposer cette tâche supplémentaire ? » Cette tâche ne rentre pas tout à fait dans le cadre des Unions, estime le médecin généraliste lorrain. « Ce serait cautionner les objectifs d’économie, ce serait une collaboration dans le mauvais sens du terme ».
Selon le Dr Unvois, l’Assurance-maladie essaie d’imposer un nouveau modèle avec les Unions, ne parvenant pas à le faire avec les syndicats. « Aujourd’hui la situation est d’autant plus compliquée que le climat est très tendu entre les Unions », assure le président de l’URML Lorraine qui redoute avec ce nouveau système que les médecins coordinateurs ne se transforment en médecins conseils et qu’à terme, la participation à ces groupes qualités ne devienne une condition au conventionnement.
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