Dans le cadre de la campagne présidentielle, le Syndicat de la médecine générale (SMG, classé à gauche) énumère plusieurs propositions tranchées « pour une santé plus solidaire en 2017 ». « Alors que l'idéologie libérale et la marchandisation gagnent du terrain dans tous les domaines », le syndicat se targue de défendre « un système de santé publique dans l'intérêt des patients ».
Le SMG propose de créer une assurance-maladie « universelle » prenant en charge tous les soins à 100 % en fusionnant les régimes d'assurance-maladie, les complémentaires santé, la CMU et l'aide médicale d'État (AME). Le tiers payant intégral obligatoire serait géré par cet interlocuteur unique.
La protection sociale serait financée notamment par l'élargissement de l'assiette des cotisations employeurs avec un système de taxation gradué et grâce à la suppression des exonérations de cotisations patronales « cédées depuis de trop nombreuses années ». Le syndicat souhaite une « re-démocratisation de la Sécurité sociale » avec présence des usagers à tous les échelons décisionnels.
Sans surprise, l'organisation plaide pour la suppression du secteur II et des franchises médicales et appelle de ses vœux l'abrogation de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST). Le syndicat présidé par le Dr Patrick Dubreil propose au passage d'enterrer la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) et le codage des données médicales, « afin de servir les seuls intérêts des patients, et pas ceux de la finance ». La formation initiale et continue serait « indépendante des intérêts privés ».
Service public du médicament et maisons de santé associatives
Pour rendre visible les nouveaux risques santé (environnementaux, conditions de travail), le SMG réclame un « système d'observation de terrain » pouvant conduire à des mesures contraignantes pour les industriels lorsque les risques sont identifiés.
En matière d'organisation, le SMG privilégie l'implantation de « maisons de santé associatives sur le mode coopératif » où les professionnels seraient sortis du paiement à l'acte. Le SMG souhaite aussi « un débat public sur le niveau et le mode de rémunération des travailleurs de la santé ».
Dans ce projet, le système hospitalier public serait « généralisé » (intégrant les cliniques privées) et les groupements hospitaliers de territoire (GHT) « abrogés », tout comme la tarification à l'activité.
Programme radical aussi en matière de politique du médicament avec la suppression des brevets et la création d'un service public du médicament « avec production par une entreprise d'État des médicaments essentiels ». Enfin, le SMG souhaite la suppression des ordres professionnels et l'affirmation de la liberté syndicale et associative.
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