Stocks stratégiques, prévention, achats : pour Macron, la création d'une Europe de la santé est désormais prioritaire

Publié le 19/05/2020

Crédit photo : AFP

La création d'une « Europe de la santé doit devenir notre priorité », a déclaré lundi Emmanuel Macron au cours d'une conférence de presse avec Angela Merkel sur la réponse européenne à la crise du coronavirus.

« Notre volonté est de doter l'Europe de compétences très concrètes en matière de santé. Avec des stocks communs de masques et de tests, des capacités d'achats communes et coordonnées pour les traitements et les vaccins, des plans de prévention partagés des épidémies, des méthodes communes pour recenser les cas. Cette Europe de la santé n'a jamais existé, elle doit devenir notre priorité », a affirmé le président français. « Nous devons tirer toutes les leçons de cette pandémie », a-t-il ajouté, alors que les gouvernements ont été vivement critiqués pour le manque de masques ou de tests disponibles.

L'UE prise en défaut

« L'Europe a été prise en défaut au début de cette crise. D'abord parce que la compétence sanitaire n'est pas une compétence communautaire. Et donc nous ne devons pas demander à la Commission ce qui n'est pas de sa compétence », a souligné Emmanuel Macron, en mettant aussi en cause « les réflexes nationalistes » de certains pays.

Mais il s'est aussi félicité des « actions remarquables » et gestes de solidarité de certains pays « qui ont donné un visage humain » à l'Europe. Il a rappelé qu'environ 200 malades français avaient été pris en charge dans des hôpitaux de pays voisins comme l'Allemagne, la Suisse ou le Luxembourg.

Un plan de relance à 500 milliards

Plus largement, le couple franco-allemand a proposé un plan de relance de 500 milliards d'euros afin d'appuyer la relance économique de l'Union européenne, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne — des emprunts réalisés par la Commission sur les marchés.

Dans ce cadre, la France pourra recourir à ce plan de relance européen de 500 milliards d'euros pour « rénover l'hôpital » et soutenir les secteurs frappés par la crise, a déjà indiqué le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire. « Quand nous aurons besoin, par exemple, de rénover notre hôpital, nous pourrons nous appuyer sur ce soutien (...) et un financement de la Commission européenne », a-t-il affirmé sur LCI.

« Il y aura bien pour la première fois dans l'histoire européenne de la dette commune, levée (...) pour financer des dépenses directes dans les États membres, a insisté Bruno Le Maire. C'est un geste de solidarité, c'est un geste d'efficacité et c'est un tournant historique. »

(avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr