Thierry Beaudet, un mutualiste à la tête du CESE

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a élu Thierry Beaudet président de la troisième chambre de la République à l'issue d'un scrutin sans suspense. Seul candidat en lice, l'actuel patron de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a recueilli 163 voix sur 172 exprimées. L'ancien instituteur prend les rênes d'une institution rénovée, après avoir fait face à des interrogations récurrentes sur son utilité et sur l'absentéisme de ses conseillers.

« Dans la maison démocratie, nous sommes le lieu de la société agissante (...) Notre rôle est consultatif mais notre place dans la décision publique doit s'amplifier », a dit le successeur de Patrick Bernasconi dans son discours d'investiture.

Alors que la séquence politique qui s'ouvre pourrait exacerber (les) antagonismes, « nous devons être l'assemblée du dépassement de ces prétendus inconciliables, l'assemblée des réconciliations indispensables », a-t-il déclaré dans l'hémicycle du palais d'Iéna. 

Réformé par la loi organique du 15 janvier 2021, le nouveau CESE est plus resserré avec 175 membres, contre 233 auparavant, le collège des personnalités qualifiées ayant été supprimé. Parmi eux, 52 représentants des salariés, 52 du monde de l'entreprise, 45 du monde associatif et 26 au titre de la protection de la nature et de l'environnement. Cette nouvelle composition ne convient pas à certains membres historiques de l'institution comme ATD Quart-Monde, déplorant la diminution de la place incombant aux représentants des plus pauvres.

Face à cette crainte, Thierry Beaudet a promis de considérer « que l'importance de chacune (des composantes du CESE) ne se mesure pas au seul nombre de ses conseillers, mais à la part de société qu'elle porte et incarne ».