L’ACCIDENT vasculaire cérébral « est une priorité de santé publique mésestimée », souligne le rapport du comité présidé par le Dr Elisabeth Fery-Lemonier, Conseillère générale des établissements de santé. Il touche environ 130 000 nouveaux patients par an et constitue la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la troisième cause de mortalité en France. Sans oublier son coût financier, 8,3 milliards d’euros par an (5,9 milliards pour les soins, 2,4 pour le médico-social).
Cette pathologie reste méconnue du grand public mais aussi des professionnels de santé, tant en ce qui concerne les symptômes que la conduite à tenir. D’importants efforts d’organisation ont été réalisés, reconnaît le rapport, mais des points faibles subsistent. Les délais sont longs et il existe un problème d’accès à des soins de qualité : seulement 20 % des patients victimes d’AVC ont été hospitalisés en unités neurovasculaires en 2008. Environ 1 % des patients bénéficient actuellement d’une thrombolyse, alors qu’ils pourraient être au moins 15 %. Les structures de soins de suite et de réadaptation, étape clé de la filière, sont en nombre insuffisant. Et la réadaptation, la prise en compte des séquelles physiques, psychologiques et cognitives des patients, leur réinsertion sociale et professionnelle sont encore peu traitées et mal connues. Quant à la recherche, elle est jugée très insuffisante au regard des enjeux.
S’appuyant sur les quatre axes d’amélioration suggérés par le rapport, le ministère annonce les orientations d’un plan d’action de cinq ans (2010-2014), dont l’annonce est promise pour la fin de l’année.
- Le développement de la prévention et de l’information - Il s’agira de mettre en uvre, en association avec l’ensemble des institutions et des partenaires déjà impliqués, des programmes d’information, de prévention et d’éducation thérapeutique concernant le domaine cardio-neuro-vasculaire. Ils viseront le grand public, les personnes à risque et les professionnels. Un programme de lutte contre les facteurs de risque vasculaire, complémentaire à la démarche du programme national nutrition santé, sera mis en uvre. Une campagne d’information sera notamment déployée sur les signes d’alerte des AVC.
- L’organisation d’une meilleure prise en charge des patients - L’objectif est de mettre en uvre de véritables filières de prise en charge de l’AVC et de coordonner les structures et acteurs existants. Afin de réduire les délais de prise en charge en urgence, il est proposé de créer de nouvelles unités neurovasculaires dans les régions déficitaires ou d’organiser la prise en charge en réseau grâce au développement de la télémédecine et du télédiagnostic. Un effort particulier sera fait sur l’accès aux structures de rééducation et de réadaptation.
- L’amélioration de la qualité de la prise en charge - Des mesures seront mises en uvre pour améliorer les pratiques professionnelles, en lien avec le programme pilote de la Haute Autorité de santé, et développer la formation initiale et continue des médecins et des professions paramédicales en matière de détection et de prise en charge de l’AVC. La mise en place d’une politique de recherche ambitieuse en matière d’AVC sera développée.
- Le pilotage, le suivi et l’évaluation du dispositif - Dans le cadre de la mise en place des ARS, l’AVC sera intégré dans le plan régional de santé. Un comité national de suivi sera mis en place pour décliner les actions issues des préconisations du rapport.
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