Société Française de Diabétologie

Vers un meilleur accès à l’innovation

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Publié le 27/03/2017
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Pr Pierre Fontaine

Pr Pierre Fontaine

C’est du 28 au 31 mars à Lille que la Société Francophone du Diabète (SFD) organise cette année son congrès annuel. « C’est bien sûr un rendez-vous très important pour notre société savante. Notre congrès est la troisième plus grande réunion mondiale de diabétologues après le congrès américain (ADA) et le congrès européen (EASD). Chaque année, nous rassemblons environ 4500 personnes, ce qui limite le nombre de villes où nous pouvons organiser notre congrès », précise le Pr Pierre Fontaine (CHRU Lille), président de la SFD.

Recherche et clinique à parts égales

Ce congrès présente une particularité : il réunit quasiment à parité des chercheurs et des cliniciens. « Il y a vraiment une interface entre les uns et les autres. Et nous avons régulièrement plusieurs sessions qui conviennent à tout le monde, Cela reflète vraiment notre volonté de nous inscrire dans une médecine translationnelle, qui va de la recherche fondamentale à l’application clinique », indique le Pr Fontaine. Cette année encore, le congrès de la SFD veille aussi à réunir les seniors et les juniors notamment à travers des sessions permettant des échanges entre les uns et les autres. « Tout en nous inscrivant dans un cadre éthique, cet événement permet aussi de dialoguer avec le monde de l’industrie pharmaceutique et les fabricants de dispositifs médicaux », souligne le Pr Fontaine.

Les missions de la SFD sont multiples. « La première est d’assurer un partage le plus large possible des connaissances les plus récentes. Un autre axe fort est le soutien à la recherche. La SFD est la société savante qui consacre le plus de moyens à l’attribution de bourses de recherche. Nous défendons aussi bien sûr la francophonie dans notre discipline », indique le Pr Fontaine, tout en précisant que la SFD est le principal interlocuteur, dans le domaine de la diabétologie et du métabolisme, des autorités de santé, de la DGOS, de l’assurance ou la Haute autorité de santé.

Favoriser l'accès à l'innovation

Ce congrès est aussi l’occasion de porter quelques messages politiques, notamment à l’attention des candidats à la présidentielle. « Le premier message est de dire que nos patients doivent pouvoir accéder à l’innovation thérapeutique. À partir du moment où des innovations ont obtenu une AMM européenne avec bon niveau de preuve de leur utilité, il n’est pas normal que nos patients attendent des mois ou parfois des années pour y avoir accès », souligne le président de la SFD, en regrettant une politique à deux vitesses. « Rien qu’au CHRU de Lille, on implante chaque année environ 400 défibrillateurs implantables chez des patients ayant des problèmes cardiaques. Dans le même temps, seulement 200 pompes à insuline, remboursées par l’assurance-maladie, ont été implantées… sur toute la France. Alors que le prix de ces appareils, environ 17 000 euros pièce, est sensiblement le même que celui d’un défibrillateur qui coûte entre 15 000 et 18 000 euros », souligne le Pr Fontaine.

Accélérer la prévention

La SFD plaide aussi pour une politique de prévention plus active. « Nous travaillons sur ce dossier avec l’assurance-maladie, notamment sur un projet pour l’instant expérimental de dépistage des sujets à risque pour le diabète de type 2 », indique le Pr Fontaine, en soulignant aussi la nécessité de mieux organiser le parcours de soins des patients. « Il y a des recommandations de la HAS sur le parcours de soins des diabétiques de type 2. Sur le papier, tout est écrit. Mais quand on regarde la réalité sur le terrain, on constate que ces parcours ne sont pas coordonnés comme ils devraient l’être », estime le président de la SFD. « Enfin, nous réclamons un engagement institutionnel en faveur de la recherche en diabétologie ».

D’après un entretien avec le Pr Pierre Fontaine, chef du service de diabétologie, endocrinologie, métabolisme du CHRU de Lille, président de la SFD.

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste