SELON LES DONNÉES de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), qui recueille les déclarations obligatoires de nouveaux diagnostics de séropositivité depuis 2003, environ 160 déclarations concernant des jeunes de 13 à 20 ans ont été transmises en 2007. Ils représentent 2,4 % des nouveaux diagnostics d’infection par le VIH. Le taux de nouveaux diagnostics est quatre fois plus élevé chez les jeunes vivant dans les départements français d’Amérique, surtout en Guyane, que chez ceux résidant en Ile-de-France.
De façon générale, sur l’ensemble du territoire, les plus jeunes, c’est-à-dire les adolescents de 13 à 17 ans, sont plus souvent au stade sida au moment de la découverte de leur séropositivité que les 18-20 ans, qui ont, semble-t-il, davantage accès au dépistage, notamment dans les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG). En 2007, 29 % des femmes et 15 % des hommes ayant consulté en CDAG avaient moins de 20 ans.
Par rapport à la moyenne, le délai entre la contamination et la découverte de la séropositivité est plus court chez les garçons contaminés par des rapports homosexuels et plus long chez les jeunes contaminés à l’occasion de rapports hétérosexuels et nés à l’étranger.
Contaminations lors de rapports homosexuels.
Depuis 2004, on observe, toujours selon les données de l’InVS, une diminution du nombre de découvertes de séropositivité chez les adolescents, notamment chez ceux nés à l’étranger (Afrique subsaharienne) et contaminés par voie hétérosexuelle, alors qu’une tendance inverse se dessine chez les garçons de 18 à 20 ans contaminés par voie homosexuelle. Cette tendance reflète une situation générale préoccupante chez les homosexuels, avec un relâchement des comportements de prévention, apparu dès 1997-1998 lors de la mise à disposition des trithérapies.
De façon générale, la perception de la maladie s’est d’ailleurs modifiée : l’infection par le VIH, considérée comme une maladie chronique, soulève moins de craintes qu’auparavant. Parallèlement, les connaissances sur le virus, les modes de contamination, le dépistage ont diminué chez les jeunes. En fait, les modes de transmission sont connus, mais les jeunes interrogés ont des notions erronées quant aux moyens de protection. Ils sont nombreux à penser que choisir son partenaire, avoir un seul partenaire, ou encore se laver ou avoir fait un test sont des facteurs protecteurs. La pénétration anale est encore trop souvent considérée comme moins à risque que la pénétration vaginale.
Le préservatif pour les premiers rapports.
L’efficacité du préservatif est bien établie, même si l’idée qu’il entraîne une diminution du plaisir perdure. Il est utilisé dans 85 à 90 % des cas lors des premiers rapports sexuels, mais son usage est de moins en moins systématique quand la relation devient stable et que la confiance s’installe, même lorsque les partenaires n’ont pas fait de test VIH.
Le préservatif est plus volontiers utilisé chez les plus jeunes ; il l’est nettement moins souvent chez les jeunes femmes les moins éduquées et chez celles qui considèrent « la religion comme importante ». Ces observations ont d’ailleurs servi de base de réflexion pour élaborer les nouveaux messages de prévention. À noter que des progrès importants ont été réalisés chez les migrants : de 11 % en 1988, l’utilisation du préservatif pour les premiers rapports sexuels est passée à 53 % en 2000-2005.
D’après les communications du Dr Florence Lot (Institut de veille sanitaire, Saint Maurice) et d’Agnès Sztal (CRIPS) lors du colloque « Adolescence et VIH », organisé par le COREVIH Ile-de-France centre
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