Les orthèses d'avancée mandibulaire (OAM), en alternative à la pression positive continue (PPC, ou CPAP en anglais) dans le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS), n'améliorent pas le risque cardio-vasculaire, selon une étude française publiée en ligne dans « American Thoracic Society ».
L'impact de l'OAM sur la morbidité cardio-vasculaire est très peu connu. Il faut savoir que, même pour la PPC, le traitement de référence du SAOS, les choses ne sont pas très claires. La fréquence des événements cardio-vasculaires diminue au sein de cohortes traitées par PPC, mais les études cliniques sont contradictoires, penchant plutôt en l'absence d'effet protecteur. Ces résultats négatifs ne devraient pas modifier les recommandations actuelles.
Selon la Société française de stomatologie, chirurgie maxillo-faciale et chirurgie orale en 2014, l'OAM peut être proposée en alternative à la PPC pour les SAOS légers ou modérés, sans comorbidité cardio-vasculaire grave et en seconde intention dans les SAOS sévères après refus ou intolérance de la PPC.
La dysfonction endothéliale
Avec cette étude multicentrique chez 150 patients ayant une SAOS sévère et sans maladie cardio-vasculaire connue, c'est la première fois que l'OAM fait l'objet d'une étude quantitative à l'aide de la fonction endothéliale, un critère intermédiaire reconnu du risque cardio-vasculaire.
Comme l'explique le Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue au CHU d'Angers et premier auteur : « La dysfonction endothéliale est l'un des mécanismes intermédiaires qui contribuent potentiellement au risque cardio-vasculaire augmenté. L'intérêt de l'OAM sur la fonction endothéliale dans le SAOS n'avait jamais été évalué auparavant dans un essai contrôlé et suffisamment puissant ». Ici, l'étude menée sur 2 mois était randomisée contre placebo, le groupe placebo étant traité par un dispositif factice.
Une forte observance
L'une des grandes forces de l'étude est la forte observance constatée sur l'ensemble des 2 mois de l'étude. Il ressort par ailleurs que l'OAM améliore significativement la fonction respiratoire, sur l'indice d'apnées-hypopnées, l'indice de micro-éveils et des symptômes cliniques (ronflements, asthénie, somnolence).
Alors que les participants présentaient une fonction endothéliale normale à l'inclusion, Frédéric Gagnadoux estime qu'il serait intéressant à l'avenir de mesurer l'impact de l'OAM sur l'endothélium chez des sujets ayant des signes de dysfonction endothéliale ou ayant des troubles métaboliques ou des antécédents cardio-vasculaires.
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