Cancer du pancréas : un diagnostic précoce avec les vésicules extracellulaires circulantes

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Publié le 06/02/2017
CANCER PANCREAS

CANCER PANCREAS
Crédit photo : PHANIE

L'utilisation du matériel circulant (cellules tumorales, ADN tumoral) s'enrichit avec la piste des vésicules extracellulaires (VEC) dans le diagnostic du cancer.

Dans une étude publiée dans « Nature Biomedical Engineering », des chercheurs de l'université d'Arizona montrent que la détection sanguine de ces petites « bulles » transportées de cellule en cellule permettrait de diagnostiquer précocement un cancer du pancréas grâce à un biomarqueur spécifique de surface : la protéine EphA2.

Un rôle dans la propagation du cancer

Longtemps méconnu, le rôle des VEC s'avère bien plus complexe qu'imaginé. Ces vésicules font communiquer les cellules entre elles, via les acides nucléiques, les protéines et les lipides qu'elles transportent en leur sein. Les VEC jouent également un rôle dans les réponses du système immunitaire inné et adaptatif.

Les VEC circulantes, élevées dans plusieurs maladies, semblent participer au développement de plusieurs cancers, dont le cancer du pancréas. Ces vésicules, une fois dans d'autres tissus, semblent modifier le micro-environnement pour faciliter l'invasion tumorale et le processus métastatique.

Des différentes sortes de VEC, c'est aux exosomes, de 50-150 nm de diamètre et formés à l'intérieur de la cellule, que s'est intéressée l'équipe dirigée par le Dr Tony Hue (Biodesign Virginia G. Piper Center for Personalized Diagnostics).

Des applications au-delà du cancer

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs démontrent l'intérêt d'une plateforme utilisant deux nanoparticules pour détecter les VEC pancréatiques tumorales chez des patients ayant un cancer du pancréas, des sujets ayant une pancréatite et des individus sains.

Outre le diagnostic précoce, l'utilisation de ces VEC pourrait servir à mesurer la masse tumorale et la réponse au traitement. L'approche pourrait se décliner dans d'autres maladies avec la découverte de biomarqueurs spécifiques, et pas que dans les cancers. L'équipe du Dr Hue avait précédemment montré l'intérêt de la technique pour le diagnostic de tuberculose active avec la détection de VEC bacillaires dans les urines.

Grâce à ce biomarqueur spécifique, les chercheurs proposent une méthode de purification et d'isolation bien plus rapide que l'existant. L'approche pourrait se décliner dans de nombreuses maladies et avec différents liquides biologiques (salive, urine, sang, lait, sperme, liquide amniotique, liquide de lavage alvéolaire). Ce nouveau système de diagnostic, mis en point en microscopie optique, pourrait être complètement automatisé en vue d'une exploitation clinique, selon les chercheurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr