L’infection intestinale par des vers nématodes réduit l’efficacité de la vaccination par le BCG en diminuant le nombre de cellules immunitaires dans les ganglions lymphatiques superficiels. Le traitement de l’infection parasitaire permettrait d’améliorer la réponse au vaccin, révèlent des chercheurs suédois, après une étude chez la souris dont les résultats sont parus dans « PLOS Pathogens ».
Ganglions lymphatiques superficiels atrophiés
Comme l’indiquent les auteurs, l’infection intestinale par les nématodes (fréquente dans certaines régions tropicales) était déjà connue pour diminuer la réponse immunitaire. Ceci en particulier dans le cadre de la vaccination par le BCG, ce qui limite l’efficacité de cette vaccination. Mais le mécanisme demeurait inconnu.
Les auteurs ont donc recherché, chez des souris, les particularités immunitaires en cas d’infection chronique par Heligmosomides polygyrus. Ils ont ainsi observé que les souris infectées présentaient des ganglions lymphatiques superficiels atrophiés et contenant moins de lymphocytes à proximité du site d’injection du BCG. La diminution de taille et du nombre de cellules dans ces ganglions était progressive, devenant significative 3 semaines après l’infection. 28 jours après l’infection (quand celle-ci est considérée comme chronique), ces paramètres n’étaient plus modifiés.
Les auteurs suggèrent que « l’expansion des ganglions lymphatiques mésentériques se fait aux dépens des autres ganglions lymphatiques, conduisant à l’atrophie de ceux qui sont juste sous la peau ». En effet, les ganglions lymphatiques mésentériques présentent une augmentation de leur nombre de cellules par 5 chez les souris en état d’infection chronique.
Un effet réversible, après quelques semaines
Ils ont par ailleurs constaté que le traitement des souris infectées (avec trois doses en cinq jours de pamoate de pyrantel, un antihelminthique, qui permettait une vermifugation des souris en 2 à 3 jours) aboutissait à une amélioration de l’immunité des souris traitées. Après 10 jours, ces souris présentaient toujours des ganglions lymphatiques superficiels plus petits et contenant moins de lymphocytes que les souris qui n’avaient jamais été infectées. Mais trois semaines après le traitement, les souris traitées avaient retrouvé des ganglions lymphatiques de taille normale, et contenant un nombre de lymphocytes et une proportion de lymphocytes B et T équivalents à ceux des souris jamais infectées. Et ils ont aussi observé que les réponses au BCG retournaient à la normale et étaient similaires chez les souris vermifugées par rapport aux souris qui n’avaient jamais été infectées.
Selon les chercheurs, ces résultats soulignent l’importance de traiter l’infection parasitaire avant de vacciner, en laissant un laps de temps entre le traitement et la vaccination.
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