Selon une étude menée par des chercheurs du système de santé du Mount Sinai (New York), la plupart des personnes ayant eu une infection légère à modérée de Covid-19, sans hospitalisation, ont développé des anticorps neutralisants contre le SARS-CoV-2, et ceux-ci persistent jusqu'à cinq mois après l'infection. Une large cohorte de 30 082 individus new-yorkais guéris du Covid a conduit à ces observations, décrites dans « Science ».
« Chez les coronavirus, dont le SARS-CoV-2, il est connu que la protéine Spike du virus est la principale, voire la seule cible des anticorps neutralisants », lit-on dans l'étude. Ainsi, les auteurs se sont intéressés aux anticorps dirigés contre cette protéine pour caractériser la réponse immunitaire. « Le test ELISA que nous avons utilisé pour étudier cette réponse immunitaire a été développé ici au Mont Sinai par le Dr Krammer et son laboratoire », précise au « Quotidien » Ania Wajnberg, co-auteure de l'étude. Sa sensibilité est de 92,5 % et sa spécificité de 100 %.
Un titre très élevé d'anticorps pour 39 % des participants
Sur les 30 082 échantillons sanguins testés, 2,29 % présentaient un titre d'anticorps très faible (1 : 80), 4,83 % faible (1 : 160), 22,49 % modéré (1 : 320), 31,79 % élevé (1 : 960), et 38,60 % très élevé (1 : 2880). À noter que pour le traitement à base de plasma, des titres de 1 : 320 ou plus sont considérés comme étant satisfaisants.
Pour caractériser l'effet neutralisant de ces anticorps, les chercheurs ont eu recours à un test de microneutralisation quantitative sur 120 échantillons. « Nous avons constaté que la neutralisation était bien corrélée aux titres d'anticorps que nous avons trouvés. Des études sont en cours pour mieux comprendre les effets protecteurs au fil du temps », résume Ania Wajnberg. La grande majorité des individus ayant des titres d'anticorps supérieur ou égal à 1 : 320 présentaient en effet une activité neutralisante dans leur sérum.
Un effet protecteur vis-à-vis d'une réinfection encore à démontrer
Enfin, de manière cohérente avec ce qui a été observé pour le SARS-CoV et le MERS-CoV, les chercheurs ont vu que les niveaux d'anticorps étaient stables pendant au moins trois mois. Une baisse modeste est observée à partir du 5e mois. Une étude sérologique menée dans la population islandaise avait également montré que le taux d'anticorps contre le Covid restait stable jusqu'à quatre mois après le diagnostic. Un suivi au long cours de la cohorte new-yorkaise permettra d'en savoir plus sur l'évolution des taux d'anticorps à plus long terme.
« Bien que notre étude ne puisse pas fournir de preuve concluante que ces réponses anticorps protègent contre la réinfection, nous estimons qu’il est très probable qu’elles en réduiront le risque et qu’elles atténueront au moins la maladie en cas d'infection », notent les auteurs. Aux États-Unis, la description récente d'un cas de réinfection montre néanmoins l'inverse : un homme de 25 ans a été infecté à deux reprises, à 48 jours d'intervalle, avec une infection secondaire plus sévère.
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