Efficacité confirmée et nouvelle indication du pembrolizumab dans le traitement d'un mélanome rare

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Publié le 20/04/2016
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Crédit photo : PHANIE

Tandis qu'une étude publiée dans le « JAMA » confirme les effets encourageants du pembrolizumab dans le traitement des mélanomes avancés, une autre dans le « New England Journal of Medicine » met au jour l'efficacité de cet anticorps monoclonal anti-PD1 dans le carcinome à cellules de Merkel, une tumeur neuro-endocrine cutanée rare.

Pour rappel, le PD-1 est un récepteur, point de contrôle ou « check point » immunologique. La voie de signalisation PD-1 peut être activée par les cellules tumorales pour inhiber la surveillance immunologique des lymphocytes T. Le pembrolizumab en bloquant le récepteur PD-1, inhibe la liaison de PD-1 avec ses ligands, le PD-L1 et le PD-L2, sur les cellules tumorales présentatrices d’antigène et, active les lymphocytes T cytotoxiques spécifiques de la tumeur. Ce principe actif, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France en septembre 2015 (près de deux ans après celle de la Food and Drug Administration), se place dans le peloton des traitements dans l'immunothérapie du mélanome avancé.

Une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale

L'étude publiée dans le « JAMA », réalisée par une équipe de l'université de Californie à Los Angeles, porte sur le suivi de 655 patients souffrant d'un mélanome avancé ou métastatique, auxquels il a été administré des doses variables de pembrolizumab. Les chercheurs ont relevé un taux de réponse global au traitement de 33 %, avec une augmentation de 35 % du taux de survie sans progression à 12 mois. La survie globale médiane était de 23 mois. Ce dernier chiffre est porté à 31 mois chez les patients naïfs au traitement (dont le taux de réponse global est de 45 %). L'augmentation du taux de survie sans progression atteint alors 73 % à 12 mois et 60 % à 24 mois.

La seconde étude, menée conjointement par le Centre de recherche Fred Hutchinson sur le cancer de Seattle et le centre de cancérologie John Hopkins Kimmel de Baltimore, ouvre quant à elle une nouvelle piste pour les patients souffrant d'une maladie orpheline dont les mécanismes intéressent plus largement la recherche sur les cancers associés à des virus, soit quelque 20 %. Tel est le cas en l'occurrence du carcinome de Merkel (causé dans 80 % des cas par le virus du même nom). Les chercheurs ont ainsi traité au pembrolizumab, 26 patients à un stade avancé ou métastatique de la maladie, à raison d'une injection toutes les 3 semaines, les volontaires étant amenés à passer un scanner tous les 2 ou 3 mois au moment de l'administration du médicament.

Nouvelles cibles thérapeutiques pour les cancers d'origine virale

L'analyse des données d'imagerie indique que plus de la moitié des patients ont répondu au traitement (et un tiers, parmi eux, complètement) et pour la majorité pendant 8 mois en moyenne, ce chiffre atteignant même pour certains près d'un an. Alors que la récidive dans ce type de cancer survient usuellement dans les trois mois. Une avancée notable selon le Pr Suzanne Topalian, directrice associée de l'Institut Bloomberg-Kimmel d'immunothérapie du cancer, qui a dirigé ces travaux : « Nous avons de bonnes raisons de penser que ces travaux offrent de nouvelles cibles thérapeutiques pour de nombreux cancers d'origine virale », conclut-elle.

Betty Mamane

Source : lequotidiendumedecin.fr