Un article paru dans le « JAMA » avance que 10,1 % des patients qui subissent une euthanasie en Belgique pourraient donner au moins un organe. Les auteurs ont effectué cette estimation en éliminant les patients qui ne pourraient pas donner selon certains critères d’âge et de santé, d’après un registre anonymisé. Les patients âgés de plus de 75 ans ont ainsi été exclus, de même que ceux atteints d’un cancer, ou de certaines autres pathologies. Les maladies touchant un organe spécifique (rein, poumon, foie, pancréas) constituaient aussi un facteur d’exclusion pour l’organe en question.
400 reins potentiellement disponibles
En 2015, le nombre de patients euthanasiés en Belgique s’élevait à 2 023. Dans le même temps, 1 288 personnes étaient sur la liste d’attente pour recevoir des organes. Parmi ces 2 033 patients euthanasiés, 45,8 % avaient plus de 75 ans, 67,8 % souffraient d’un cancer, 0,15 % étaient infectés par le VIH et 11,8 % avaient d’autres pathologies bloquant la possibilité d’un don. Restaient donc 10,1 % de donneurs potentiels pour un organe au moins. Les organes concernés étaient d’abord le rein (400 dons possibles), puis les poumons (179), le foie (75) et le pancréas (30). Les auteurs mettent en perspective, concernant le cas particulier du rein, le fait que 260 reins venant de donneurs décédés ont été greffés en 2015 en Belgique. Ils soulignent ainsi que les reins provenant de donneurs euthanasiés pourraient plus que doubler ce chiffre.
La pratique de donner des organes après une euthanasie est controversée et actuellement seulement autorisée en Belgique et aux Pays-Bas. En théorie, elle pourrait pallier le manque d’organes. Mais, hors considérations éthiques, elle implique aussi que le patient donne son accord pour le don de ses organes, et qu’il accepte de mourir à l’hôpital (une nécessité pour le prélèvement).
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