L’Association française pour l’étude du foie s’engage pour l’éradication de l’hépatite C en France dans les 10 ans, dans ses nouvelles recommandations publiées. « La question, aujourd’hui n’est pas seulement de savoir avec quelle association traiter tel patient en fonction de l’avancée de sa maladie, explique le Pr Victor De Lédinghen, du CHU de Bordeaux, et secrétaire général de l’AFEF, mais de savoir comment éradiquer l’hépatite C, puisque les molécules capables de traiter et de guérir l’ensemble des patients sont aujourd’hui disponibles. »
Dans ses recommandations, l’AFEF suggère de traiter tous les patients qui ont une fibrose modérée, sévère ou une cirrhose. En plus des indications adoptées il y a un an dans le rapport du Pr Daniel Dhumeaux, puis reprises par la Haute autorité de santé, la société savante estime également que le traitement doit être administré, quel que soit le degré de sévérité de la fibrose à tous les patients infectés par virus de l’hépatite C (VHC) de génotype 3, à tous les patients coïnfectés par le VIH ou le VHB, aux patients ayant une manifestation extra-hépatique significative ou avec une fatigue invalidante, ainsi qu’à tous les patients en attente de transplantation ou ayant reçu une transplantation.
Traiter les patients les plus à risque de transmission
Afin de permettre l’éradication de la maladie, les auteurs des recommandations estiment que les malades les plus susceptibles de transmettre le VHC doivent être traités en priorité : homosexuels masculins avec pratiques sexuelles à risque, femme ayant un projet parental, professionnels de santé, hémodialysés, patients incarcérés et usagers de drogues. L’AFEF insiste aussi sur la nécessité de renforcer l’éducation thérapeutique, ce qui implique des budgets dédiés.
Contrairement aux recommandations de l’association européenne pour l’étude du foie (EASL) qui n’excluent pas l’interféron pégylé dans ses schémas thérapeutiques, l’AFEF estime que ce médicament, moins efficace que les nouveaux antiviraux directs et associé à de nombreux effets secondaires indésirables, ne doivent pas être utilisés en première intention. « Les nouveaux anti viraux oraux ne sont pas disponibles dans tous les pays européens », souligne le Pr De Lédinghen pour expliquer la différence entre les recommandations européennes et celle de l’AFEF.
Selon l’AFEF, environ 100 000 à 150 000 personnes sont en attente de traitement depuis des années, et 14 000 patients ont déjà été traités en 2014 en dépit des prix élevés des traitements. « Les sociétés savantes comme l’AFEF n’interviennent pas dans la régulation des prix, les responsables de la mise à disposition de ces médicaments, le ministère de la Santé et les laboratoires pharmaceutiques, doivent continuer à travailler ensemble pour définir des prix qui permettent de traiter tous les patients », conclut le Pr De Lédinghen.
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