ON PENSAIT bien connaître l’origine de la transmission du VIH au cours des relations entre hommes : le sperme. En fait, il demeurait une inconnue. Le sperme, ce sont des spermatozoïdes, des cellules germinales immatures et des leucocytes et du liquide séminal. Le VIH peut être transmis par n’importe lequel d’entre eux. Des chercheurs de San Diego (Californie) se sont attelés à la recherche de ce mécanisme intime. David M. Butler sont ainsi arrivés à une conclusion : l’ARN du VIH non cellulaire dans le liquide séminal, et non pas l’ADN viral associé à des cellules, est à l’origine de la transmission du VIH au cours de relations homosexuelles masculines.
Pour y parvenir, les chercheurs sont partis d’une différence phylogénétique, chez un même individu, entre le VIH rencontré dans le sperme et celui du sang périphérique. Ils ont aussi tenu compte de variations de séquences génétiques entre le VIH du liquide séminal non lié ou lié à des cellules. Ces pistes génétiques pouvaient fournir un moyen de suivre le virus à la trace après la contamination.
Des analyses ont donc été réalisées chez 6 couples d’hommes homosexuels. David Butler et coll. ont porté leur attention sur les éléments génétiques et structurels d’une région génétique conservée de l’enveloppe de virus du sperme et du sang. Les tests ont été réalisés à la fois chez le « donneur » et le « receveur » du VIH.
Le liquide séminal du « donneur ».
Dans les 6 couples examinés, la phylogénétique a montré que les séquences virales provenant du plasma du « receveur » formaient des grappes avec celles issues du liquide séminal du « donneur », plutôt qu’avec celles provenant des cellules séminales. L’ARN viral plasmatique des « receveurs »est plus proche de celui du liquide séminal que de l’ADN du VIH associé aux cellules séminales. Ces liens entre séquences virales prouvent, aux yeux des chercheurs, que l’ARN viral extracellulaire du sperme constitue bien la source de la contamination. La rapidité de mutation du VIH a servi également de moyen d’étude. L’analyse phylogénétique montre que les « receveurs » partagent un ancêtre commun plus récent avec le VIH du liquide séminal qu’avec celui des cellules séminales du « donneur ».
Les chercheurs ajoutent que l’étude ayant été menée chez des hommes, ce mode de contamination ne peut être directement attribué à la population féminine. Toutefois, commentent-ils, comme l’immense majorité des femmes est également contaminée par le VIH transporté par le sperme, l’ARN viral du liquide séminal semble être le coupable désigné. Il reste, chez elles, à établir aussi sa culpabilité.
Science Translational Medicine, 10 février 2010.
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