POUR COMPRENDRE comment une crise de la biodiversité peut bouleverser l’équilibre de la planète et des espèces, le Muséum national d’histoire naturelle invite les visiteurs à prendre du recul et à remonter le temps. Il y a 85 millions d’années, dans un climat globalement plus chaud, les dinosaures s’épanouissaient sans se soucier de l’avenir.
Le regard du visiteur tombe d’abord sur les squelettes spectaculaires d’Albertosaurus et de Carnotaurus, deux carnivores de 9 et 7,5 m de long. On peut également voir les restes d’Unenlagia et de Bambiraptor, petits carnivores à plumes qui ont donné de précieux indices sur la parenté entre dinosaures et oiseaux. « Les oiseaux sont des dinosaures de la même façon que les hommes sont des mammifères », souligne Ronan Allain, spécialiste des dinosaures au Muséum. Sept squelettes plus ou moins reconstitués de dinosaures sont présentés, mais le but de l’exposition est de montrer les liens qu’ils avaient avec les mammifères apparus en même temps qu’eux, il y a 220 millions d’années. Confinés durant plus de 150 millions d’années à des niches écologiques restreintes, les mammifères vont prospérer et se diversifier après la grande crise d’extinction du tournant Crétacé-Tertiaire, il y a quelque 65 millions d’années.
Survivants.
La partie centrale de l’exposition est consacrée à cette crise qui a profondément bouleversé l’équilibre de la planète : un film panoramique de 6 minutes retrace le scénario possible. Les scientifiques ont avancé plusieurs hypothèses mais le débat n’est pas clos. La plupart d’entre eux s’accordent sur une explication multifactorielle (intense volcanisme, chute d’une météorite, refroidissement du climat et variations du niveau des océans) mais tous ne donnent pas le même poids à chacun des facteurs.
La troisième partie de l’exposition est consacrée à l’essor des mammifères qui ont survécu à ces bouleversements, sur quelques millions d’années. Les espèces sont classées en fonction de leur spécialisation adaptative : les chevaux faits pour courir, les chauves-souris sachant voler ou les singes qui grimpent aux arbres. Ce n’est qu’à la fin du parcours, grâce à une installation artistique, que l’ Homo sapiens, apparu il y a 200 000 ans à peine, vient nous rappeler que le fait d’être une « espèce inventive » ne fait pas de nous une « espèce hors de la vie » et à l’abri d’autres crises environnementales.
« Dans l’ombre des dinosaures », Grande galerie de l’évolution au Muséum d’histoire naturelle, de 10 heures à 18 heures sauf les mardis et le 1er mai, 9 euros adultes et 7 euros enfants (mnhn.fr/dinos). Jusqu’au 14 février 2011.
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