À CÔTÉ de l’indéniable patrimoine immobilier de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 364 brevets internationaux détenus en pleine ou en co-propriété avec des académiques ou des industriels imposent désormais la propriété industrielle parmi les valeurs sûres de l’institution.
Son office de transfert de technologie et des partenariats industriels (OTT & PI), installé dès 1992, détecte et protège les innovations de ses personnels, dont le développement industriel peut un jour ou l’autre faire l’objet de licences voire de brevets. Ainsi, rappelons que la mise au point de poches de sang, des nouvelles poubelles de tri sélectif, qu’un système de prothèses urétrales, une orthèse du genou, une nouvelle aiguille de ponction et un célèbre test de prédiction de fibroses hépatiques ont ceci en commun : ils sont tous nés dans les services de l’AP-HP. Aujourd’hui, ce portefeuille de 70 molécules, 104 technologies et savoir-faire protégés, 50 logiciels, 30 marques, 22 modèles déposés et plus de 558 collaborations de recherche de partenariats industriels… constitue ce formidable potentiel et génère déjà d`intéressants revenus.
En 2009, les licences d’exploitation de brevets de transfert de molécules issues de l’AGEPS vers les industriels ont rapporté 7 millions d’euros et les contrats de recherche en partenariat avec l’industrie ont rapporté 4,7 millions de recettes. Un bilan qui ne laisse pas insensible Philippe Sauvage, directeur économique et financier de l’AP-HP, venu expliquer la croissance de la valeur prise par l’innovation dans ses hôpitaux aux 7e rencontres APinnov organisées par l’OTT & PI à la Bourse du commerce de Paris. Devant plus de 300 industriels et personnels hospitaliers, Philippe Sauvage a expliqué sans détour que le déficit annuel installé de 100 millions d’euros de l’AP-HP implique naturellement d’être rigoureux, sélectif et attentif à la dépense tout en poursuivant le maintien des investissements. « L’innovation est dans les gènes de l’AP-HP et ce n’est pas dans ces temps de contraintes qu’il faut cesser de miser sur l’avenir ; il faut trouver au contraire de nouveaux chemins pour trouver des solutions plus intéressantes. » La valorisation permettant de financer de nouvelles recherches, il encourage les équipes hospitalières à aller plus loin, estimant que « la notoriété de l’AP-HP reste une valeur, une marque recherchée encore à développer ».
Cette année, 29 équipes sélectionnées ont présenté leurs projets aux industriels lors d’une centaine de rendez-vous d’affaires organisés par l’OTT & PI entre les hospitaliers et les entreprises. « Des rapprochements fructueux », affirme un chef d’entreprise venu défendre une télécommande qui permet d’incliner les têtes de lit dans les salles de réanimation à l’hôpital Bichat. « Cette année, la moitié des projets présentés concernait les dispositifs médicaux, 30 % des diagnostics et 14 % des innovations thérapeutiques qui doivent encore être développées et peut-être industrialisées pour bénéficier au plus grand nombre de patients possible », résume Florence Ghrenassia, responsable de l’OTT & PI. À côté des industriels, des cabinets conseils mais aussi des fonds d’investissement de capital-risque viennent désormais détecter les projets à fort potentiel qui peuvent aussi tenter les hospitaliers à la création d’entreprises. Notons que 30 sociétés ont d’ores et déjà vu le jour dans ces conditions sur la base d’innovations nées dans les services de l’AP-HP.
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