LE FILM de Patrice Du Tertre et Vanessa Escalante renouvelle le genre télévisuel tellement éculé du médecin héros au grand cur. Et pour cause : avec Alain Deloche, le scénario tient tout à la fois de l’épopée à grand spectacle, du documentaire chirurgical et de la dramaturgie intimiste. En 55 minutes, le destin du patron du pôle cardio-vasculaire de l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris) entraîne le téléspectateur dans tous ces pays martyrs où il opère depuis bientôt quarante ans.
Tout commence avec des images exceptionnelles, tournées au Cap Saint Jacques, à l’extrême sud du Vietnam, dans les années 1975 à 1979. C’est l’épopée de « l’Île de lumière », le bateau de légende affrété avec Bernard Kouchner pour sauver les boat people en mer de Chine. « L’horreur absolue, se souvient Alain Deloche. Des radeaux de la méduse qui dérivaient parmi les pirates thaïs qui les massacraient. C’est en faisant ces terribles rencontres que ma vie a changés. J’ai décidé de faire tout ce que je pouvais pour être utile et d’exercer mon métier là-bas et dans tous les pays dévastés par la guerre. »
Défile alors le film des missions en pays martyrs : l’Érythrée, le Cambodge, le Vietnam encore, en passant par le Mozambique, la Birmanie et aujourd’hui l’Afghanistan. Chaque fois, dans ces no doctors’land, tous plus improbables, à Phnom-Penh, Ho Chi Minh ville, Kaboul, Dakar et Maputo, on suit le docteur héros sans cesse en mouvement. « C’est comme une partie névrotique, une fuite, une sublimation, une agitation positive », auto-analayse le cofondateur de Médecins sans frontières et Médecins du monde, fondateur de la Chaîne de l’espoir.
Filmé dans une salle d’opération de son magnifique Institut du cur cambodgien, Alain Deloche se définit comme un bâtisseur d’hôpitaux, mais surtout, souligne-t-il, « comme un formateur ». ; « C’est cela notre empreinte, insiste-t-il, former des chirurgiens à des milliers de petits gestes qui doivent être exécutés à la perfection, exactement à la manière d’un ballet khmer. »
« Dans tout ce que je fais, ajoute-t-il, je me mêle du malheur des autres, je m'évade, je m’échappe, je participe aux événements, mais je n’oublie jamais la médecine. C’est mon métier de chirurgien qui relie le tout. » Et ce mot de la fin face à un coucher de soleil prodigieux devant le Cap Saint-Jacques : « Sauver un enfant, c’est un geste d’amour simple et universel. »
Ce soir à 20 h 40 et dimanche 1 er novembre à 8 h 55 sur France 5, DVD en vente au profit de la Chaîne de l’espoir, www.chainedelespoir.org.
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