Même une faible consommation régulière de tabac pendant la grossesse réduit significativement le poids du bébé à la naissance, révèle une étude clinique française publiée dans « Nicotine and tobacco research ».
L'équipe du Dr Ivan Berlin (AP-HP, la Pitié-Salpêtrière, Université Pierre-et-Marie-Curie, INSERM) a suivi 371 femmes enceintes et fumeuses, âgées en moyenne de 29,5 ans : 20 n'ont pas touché une cigarette, 192 ont fumé moins de 5 cigarettes par jour, 122, entre 5 et 9, et 37 fumaient quotidiennement plus de 10 cigarettes.
230 grammes en moins, en fumant moins de 5 cigarettes
Le poids du nouveau-né à la naissance était en moyenne de 3 417 grammes si la mère avait totalement arrêté de fumer à partir de la fin du premier trimestre, de 3 081 g si elle avait fumé moins de 5 cigarettes par jour, de 3 043 g si la mère avait fumé entre 5 à 9 cigarettes et de 2 831 g dès qu'elle dépassait le demi-paquet. « Le poids de naissance est surtout influencé par les petites consommations de tabac. Les plus fortes consommations n'aggravent pas beaucoup le risque », observe le Dr Berlin.
En tenant compte d’autres facteurs comme l’âge gestationnel, le sexe du nouveau-né, l’antécédent de retard de croissance intra-utérin ou le poids de la mère avant la grossesse, la perte moyenne de poids de naissance était de 228 g si la mère avait fumé moins de 5 cigarettes/jour par rapport au poids de naissance des bébés dont la mère s'était montrée totalement abstinente. Cette perte va jusqu'à 262 grammes, au-delà des 10 cigarettes (en passant par 251 g pour une consommation entre 5 et 9 cigarettes).
« Une petite consommation n'est donc pas la solution : il faut à tout prix arriver à zéro consommation pendant tout le long de la grossesse », et de préférence avant la conception, conclut le Dr Berlin, à l'encontre des idées reçues. Plus de 19 % des femmes (surtout les plus jeunes ou les moins éduquées) considèrent que fumer moins de 5 cigarettes serait sans risque ; et 78 % pensent que le stress induit par un arrêt serait plus nocif qu'une faible consommation.
En France, près de 20 % des femmes enceintes continuent à fumer ; plus de 158 000 bébés seraient ainsi exposés in utero au tabagisme maternel responsable de prématurité, retard de croissance, risque accru d'asthme, rappelle l'étude. Après une baisse en 2016, les ventes de cigarettes ont rebondi au premier trimestre 2017 de 1,4 % a indiqué le fournisseur Logista France, ce 13 avril.
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