Touchant près d'une femme sur dix, l'endométriose est connue pour être une cause d'infertilité. Une étude française menée sur 750 femmes à l'hôpital Cochin montre que cette pathologie augmente aussi significativement le risque de fausses couches. « Nous avons mis clairement en évidence l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose », résume le Dr Pietro Santulli de l'unité 1016 INSERM/CNRS/université Paris Descartes, son principal auteur. Jusqu'ici, il y avait débat sur le possible lien entre endométriose et sur-risque de fausses couches. Cette étude le confirme.
Un examen diagnostic de l'endométriose a été réalisé sur 750 femmes ayant déjà été enceintes accueillies en gynécologie pour une intervention bénigne. Résultats : 284 d'entre elles étaient endométriosiques, les 466 autres étant indemnes de la maladie.
Une augmentation de 10 % des fausses couches
Les chercheurs se sont alors plongés dans les résultats du questionnaire préopératoire et ont analysé les données relatives à 478 grossesses pour le groupe « endométriose » et 964 pour le groupe contrôle. Dans le groupe « endométriose », 139 grossesses avaient abouti à une fausse couche (soit 29,1 %), contre seulement 19,4 % dans le groupe contrôle (187 fausses couches sur 964 grossesses). Soit un écart de près de 10 %.
Pour consolider ce résultat, l'équipe a refait le calcul en évinçant les principaux biais tels d'éventuels épisodes d'infertilité antérieurs. Conclusions : que ce soit dans le groupe « jamais d'infertilité » ou le groupe « épisodes d'infertilité d'au moins un an par le passé », le taux de fausses couches était toujours plus élevé chez les endométriosiques : 19,6 % versus 12,3 % dans le premier groupe et 52,6 % vs 30,2 % dans le second.
L'impact de l'endométriose sur la grossesse
Les travaux se poursuivent sur des modèles murins de l'endométriose, dans l’unité dirigée par Pr Batteux à l’Institut Cochin pour cerner les causes biologiques de ce lien entre endométriose et fausses couches. « Cette étude est une première étape qui devrait susciter d’autres études fondamentales et cliniques sur l’impact de l’endométriose en cas de grossesse », s'enthousiasme Pietro Santulli. Dans cette idée, un programme de recherche portant sur près de 1 500 femmes, piloté par le Dr Louis Marcellin, a déjà démarré à l'hôpital Cochin et vise à étudier l’impact de l’endométriose sur différents paramètres de la grossesse et… réciproquement. Des observations suggèrent, en effet, que la grossesse peut améliorer les symptômes des femmes endométriosiques.
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