DE NOTRE CORRESPONDANTE
CHAQUE JOUR, plus de 7 000 nouvelles infections par le VIH-1 sont diagnostiquées dans le monde, et 90 % d’entre elles sont transmises par voie sexuelle.
Si le préservatif demeure la meilleure stratégie préventive contre la transmission sexuelle du VIH, de récentes études ont montre que des stratégies antivirales (gel vaginal microbicide, antirétroviraux oraux) peuvent également réduire la transmission sexuelle du VIH-1.
De nombreuses questions demeurent. Ainsi, si l’on sait qu’une concentration plasmatique élevée du VIH-1 est associée à un risque accru de transmission sexuelle du VIH-1, on ignore si la charge virale génitale prédit le risque de transmission hétérosexuelle du VIH-1.
Des couples sérodiscordants.
L’étude de Beaten (Université de Washington, Seattle) et coll. est la première étude prospective qui étudie cette relation. Cette étude porte sur une cohorte de 2 521 couples hétérosexuels sérodiscordants pour le VIH-1 enrôlés dans 7 pays africains. Durant un suivi moyen de dix-huit mois, 113 partenaires sont devenus séropositifs pour le VIH-1 (73 hommes et 40 femmes), et 78 infections (chez 46 hommes et 32 femmes) ont été liées au partenaire par la similitude des souches virales.
Les chercheurs ont testé les prélèvements endocervicaux (par écouvillonnage) de 1 805 femmes, y compris ceux des 46 femmes qui avaient transmis le VIH-1 à leur partenaire, et les échantillons de sperme de 716 hommes, dont ceux des 32 hommes qui avaient transmis le VIH-1 à leur partenaire.
Les résultats montrent une corrélation entre les concentrations génitales et plasmatiques du VIH-1 (ARN VIH-1).
Plus les taux de VIH-1 sont élevés dans les sécrétions génitales, plus la personne est infectieuse. Le risque s’élève de façon exponentielle sur une échelle logarithmique. Ainsi chaque augmentation de 1 log10 des taux génitaux de VIH-1 est associée à une multiplication par 2,2 du risque qu’une femme transmette le virus à un homme, et à une multiplication par 1,75 du risque qu’un homme transmette le virus à une femme. La charge virale génitale prédit le risque de transmission du VIH-1 même après ajustement pour la charge virale plasmatique.
Toutefois, l’étude identifie aussi un sous-groupe de 11 transmissions du VIH-1 provenant de partenaires ayant des taux génitaux indécelables de VIH-1, mais des taux plasmatiques détectables (7 transmissions de femme à homme, et 4 transmissions d’homme à femme ; incidence inférieure à 1 % par an).
« Ainsi donc, les concentrations génitales plus élevées de VIH-1 sont associées à un plus grand risque de transmission hétérosexuelle du VIH-1, et cet effet est indépendant des concentrations plasmatiques du VIH-1 », concluent les chercheurs. « Ces données suggèrent que l’ARN du VIH-1 dans les sécrétions génitales pourrait être utilisé comme un marqueur du risque de transmission sexuelle du VIH-1. » Un marqueur qui est toutefois imparfait, soulignant la contribution d’autres facteurs modulateurs dans le risque de transmission.
Science Translational Medicine, 6 avril 2011, Baeten et coll.
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