« Une des lumières les plus brillantes de l'Afrique vient de s'éteindre (...). Au début du siècle, le déni face au sida était à son paroxysme. Kofi Annan a contribué à briser le tabou », écrit le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, en hommage à l'ancien secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006, et prix Nobel de la Paix, décédé le 18 août.
« Nous savons ce qu’il faut faire pour inverser le cours de cette épidémie. Il faut que chaque président, chaque Premier ministre, chaque parlementaire et tous les hommes et femmes politiques décident et déclarent "Le sida s’arrête avec moi. Le sida s’arrête avec moi" », avait déclaré Kofi Annan en 1997, alors que 23 millions de personnes vivaient avec le VIH, et que 3,2 millions de nouvelles infections apparaissaient chaque année.
Au sein de l'ONU, au début des années 2000, Kofi Annan avait œuvré pour faire de cette lutte une priorité : adoption d'une résolution (1308) qui identifie le sida comme une menace pour la sécurité internationale, assemblée générale sur le VIH/sida en 2001, constitution d'une enveloppe de 7 à 10 milliards de dollars pour la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, qui deviendra le Fonds mondial, lancement de l'initiative Médias du monde et sida pour informer les populations, cite Michel Sidibé.
« Son cœur était aux côtés des personnes touchées par le VIH. Il avait vu de ses propres yeux la réalité de l’épidémie. Il savait que le vrai changement viendrait avec l’autonomisation des femmes et des filles », loue le directeur exécutif, évoquant « un chantre de la diversité », défenseur des droits des professionnel(le)s du sexe, des HSH, des consommateurs de drogues, des transgenres.
Kofi Annan reversait à l'ONUSIDA les droits perçus sur les ventes du recueil de ses discours. « J’ai déjeuné avec lui il y a quatre semaines, et il m’avait alors fait part de sa joie de voir les progrès accomplis, tout en restant préoccupé par le fait que la riposte n’allait pas aussi vite que le voulait notre ambition », confie Michel Sibidé. Et de conclure : « A l'ONUSIDA, nous faisons la promesse que nous ne prendrons pas de repos avant que l'épidémie de sida ne touche à sa fin. »
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