De plus en plus de pays adoptent la stratégie Fast Track permettant d’accélération de la riposte à l’épidémie de VIH, selon le rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA, qui espère une fin de l’épidémie pour 2030. Cette stratégie consiste en une accélération de la mise à disposition des outils de prévention et de traitement du VIH, afin d’attendre avant 2020 les objectifs « 90-90-90 », soit 90 % de malades dépistés, 90 % des patients dépistés sous traitement et 90 % des patients traités ayant une charge virologique indétectable. Le rapport identifie 35 pays (Haïti, Indonésie, Pakistan, Ouganda, Ukraine, Vietnam…) ayant adopté la stratégie d’accélération de la riposte, qui totalisent 90 % des nouvelles infections par le VIH.
« Tous les cinq ans, nous doublons le nombre de patients sous traitement s’est félicité Michel Sibidé, le directeur exécutif de l’agence onusienne, si nous parvenons à le faire encore une fois, nous serons parvenus à casser l’épidémie et à l’empêcher de rebondir. » Selon le rapport, des efforts doivent être concentrés sur les populations considérées comme « laissées pour compte » : les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transgenres, les handicapés et les personnes de plus de 50 ans.
3 millions de patients sous PrEP avant 2020
Le rapport décrit les approches de 50 pays et villes pour atteindre les objectifs de l’accélération de la réponse. La prophylaxie pré-exposition, expérimentée dans la communauté gay de San Francisco et dans celle des travailleurs du sexe du Zimbabwe, est notamment évoquée. Afin de satisfaire les objectifs de la stratégie d’accélération de la riposte, 3 millions de personnes devront être rentrées dans un programme de PrEP d’ici à 2020. Ils citent également le recensement des travailleuses du sexe opéré au Kenya et de leur proposer un package complet de prévention. Au Botswana, une politique d’accès à l’enseignement secondaire a eu pour conséquence une diminution de 8,1 % du risque individuel d’infection par le VIH pour chaque année d’étude supplémentaire.
En République islamique d’Iran, 142 prisons ont mis en place un programme de méthadone, afin de réduire les risques d’infections des 25 000 prisonniers ainsi pris en charge. Les auteurs décrivent enfin les efforts menés par des provinces chinoises pour traiter les patients juste après leur dépistage, et ceux du Rwanda qui a réduit la transmission mère-enfant de 88 % entre 2009 et 2014.
15,8 millions de malades traités
En juin 2015, 15,8 millions de personnes infectées étaient sous traitement antirétroviral, soit 41 % des adultes et 32 % des enfants infectés ont accès aux antirétroviraux, contre respectivement 23 % et 14 % en 2010. Par ailleurs, 73 % des femmes enceintes infectées par le VIH ont pu être traitées au cours de leur grossesse, ce qui a abouti à une baisse de 58 % du nombre d’infections chez les enfants entre 2000 et 2014.
Environ 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH fin 2014 dont 2 millions ont été infectés dans l’année écoulée, soit une baisse de 35 % depuis 2000. Par ailleurs, 1,2 million de patients sont morts d’une pathologie liée à l’infection, tuberculose en tête, au cours de l’année 2014 (- 42 % depuis 2004).
L’ONUSIDA note que l’investissement dans la lutte contre le sida dans les pays à revenus modérés a quasiment atteint les niveaux annoncés lors de la déclaration politique de 2011. À la fin de 2014, 20,2 milliards de dollars (19 milliards d’euros) ont été investis sur les 22 à 24 milliards préconisés dans l’appel de 2011.
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