Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’INSERM publient dans « Journal of Experimental Medicine » les résultats prometteurs d'une approche vaccinale originale contre le paludisme.
L’équipe de Salaheddine Mécheri de l'unité de Biologie des interactions hôte-parasite (CNRS/INSERM à l’Institut Pasteur), en collaboration avec Robert Ménard (unité d‘Infection et immunité paludéennes à l’Institut Pasteur), est parvenue à modifier génétiquement des souches de Plasmodium berghei en éteignant le gène qui code pour la protéine appelée HRF (histamine releasing factor).
Augmentation de la production de cytokine IL-6
Les souches mutantes, qui n’expriment plus HRF, se sont révélées très efficaces à induire dans un modèle murin, une réponse immunitaire durable.
L’absence de HRF a permis de déclencher, au niveau du foie et de la rate, une forte augmentation de la production de cytokine IL-6, connue pour ses propriétés stimulantes de la réponse immunitaire.
Les animaux ont ainsi été protégés lors de la réintroduction de parasite Plasmodium, quelles que soient les souches y compris très virulentes. Une protection a pu être maintenue chez ces animaux au-delà d’une année. Cette protection s’applique quel que soit le stade du cycle de développement du parasite.
« Alors que l’infection par la souche sauvage de Plasmodium berghei n’engendre ni réponse cellulaire, ni humorale, cette souche vaccinale induit non seulement une réponse cellulaire (cellules T CD4 et CD8) mais également des taux élevés d’anticorps spécifiques reconnaissant des antigènes parasitaires connus comme étant des cibles vaccinales », soulignent les chercheurs. Les mutants HRF obtenus dans l'étude sont les premiers parasites génétiquement modifiés chez lesquels la mutation contrôle directement la réponse immunitaire de l’hôte.
Ces résultats pourraient ouvrir la voie à la mise au point de vaccins vivants efficaces et durables contre le paludisme. Au cours de ces dernières années, les stratégies reposant sur l’utilisation des parasites vivants génétiquement atténués sont en plein renouveau. « De ce point de vue, le mutant HRF, grâce à son effet protecteur rapide, durable et polyvalent, constitue un prototype prometteur », souligne Salaheddine Mécheri.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie