› La santé en librairie
LES AMATEURS d’animaux et de nature se régaleront à la lecture de ces deux ouvrages : le tour d’horizon des créatures animales qui nous guérissent ou nous guériront, proposé par le vétérinaire de la corneille de Mireille Darc, des chiens de Sylvie Vartan, le chirurgien du yorkshire de l’ex-impératrice d’Iran, est aussi le propos d’un entomologiste de renom et d’un militant de la biodiversité. On peut être vétérinaire des « stars » et « star des vétérinaires » et connaître les madripores des récifs coralliens ou les plus récentes données en matière d’entomothérapie ( le pouvoir thérapeutique des insectes) !
Mille anecdotes animales servent ainsi à évoquer les vertus antalgiques et anti-infectieuses des protéines issues de la mouche ou de l’asticot, le potentiel du venin de scorpion ou de fourmi dans le traitement du sida ou de la maladie d’Alzheimer, ou encore l’intérêt de certaines molécules extraites des papillons. Avec en filigrane, une inquiétude contagieuse concernant la menace pesant sur la biodiversité : « C’est notre avenir qui se joue avec leur destin », dit Philippe de Wailly des insectes.
Parallèlement à l’extraordinaire contribution biochimique des animaux à la médecine humaine, le vétérinaire parle aussi bien sûr de leur participation à la qualité de nos vies quotidiennes. Particulièrement en France, où l’on compte le plus grand nombre d’animaux domestiques, avec 9 millions de chiens, 8 millions de chats et 7 millions d’oiseaux. Si le pouvoir apaisant, les facultés d’assistance ou le caractère fidèle du chien sont bien connus, les liens exceptionnels que l’homme peut entretenir avec le perroquet, le rat géant, le dauphin ou le cheval sont moins souvent évoqués alors qu’ils peuvent être exceptionnels, nous dit-il.
Darwin et sa passion pour les animaux.
Marc Giraud, naturaliste, journaliste spécialisé en zoologie et fin aquarelliste, parle lui aussi de préservation de la nature dans son ouvrage consacré à Darwin. Il propose d’approcher l’auteur de « l’Origine des espèces » du point de vue de l’éthologiste, du zoologiste et de l’écologiste. En suivant la logique de l’évolution des idées scientifiques plus que le strict déroulement chronologique des événements, sans s’appesantir sur les polémiques historiques qui ont accompagné les publications de celui qui a dévoilé nos origines biologiques, Marc Giraud offre un portrait vivant et sensible de l’homme qui aimait les animaux et vivait entouré de chiens, de chevaux et d’enfants.
Passant de la théorie de l’évolution à l’évolution de la théorie, l’ouvrage explique la sélection, la lutte pour la vie, mais aussi les alliances entre les êtres vivants, animaux compris, sans oublier d’évoquer bien sûr notre devenir. Fin observateur des animaux, l’auteur raconte « mille et une histoires d’animaux » pour attiser notre curiosité et montrer à quel point nous sommes interdépendants. De la capacité de mimétisme de la guêpe au suicide de l’araignée mâle argiope aurantia en passant par la capacité d’empathie du chimpanzé ou le rire du bonobo, le lecteur fait un voyage passionnant dans le monde des écosystèmes.
Un fantastique plaidoyer contre la destruction « aveugle, systématique et suicidaire de la nature » ; contre ce « cauchemar de Darwin » malheureusement commencé partout sur la planète.
Philippe de Wailly, « Ces animaux qui nous guérissent », Éditions Alphée - Jean-Paul Bertrand, 250 pages, 19,90 euros.
Marc Giraud, « Darwin c’est tout bête ! - Mille et une histoires d‘animaux pour comprendre l’évolution », Robert Laffont, 345 pages, 21 euros.
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