C’est un jour à marquer d'une pierre blanche pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), suite à la publication dans le « Lancet » des résultats intermédiaires de l’essai actuellement en cours en Guinée du vaccin VSV-EBOV, mis au point par la recherche publique canadienne et dont la production et la distribution ont été confiées à Merck. Selon ces premières données, le vaccin est efficace à 100%, ce qui permet aux investigateurs d'ouvrir la vaccination immédiate à toutes les personnes en contact avec des malades.
Une demande d'autorisation de mise sur le marché devrait même bientôt être lancée, selon le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directeur général à l’OMS, qui précise toutefois qu'une telle procédure devrait prendre « plusieurs semaines, voire plusieurs mois, même dans un contexte d'urgence ».
Aucune des 4 123 personnes vaccinées immédiatement après avoir été incluses dans l’étude n’a été infectée plus de dix jours après, alors que ce fut le cas de 16 patients chez les 3 528 personnes du groupe contrôle, vaccinées avec un délai de trois semaines. « Cela représente une efficacité de 100 % avec une valeur p égale à 0,0036 », s’enthousiasme le Dr Marie-Paule Kieny.
Certains volontaires sont tombés malades au cours des dix jours qui suivent la vaccination : 9 volontaires vaccinés immédiatement et 16 volontaires vaccinés au bout de 3 semaines. « Un patient qui tombe malade dans les 10 jours qui suivent la vaccination a vraisemblablement été infecté avant d’être vacciné, compte tenu du temps d’incubation de la maladie, précise le Dr Marie-Paule Kieny, il ne rentre donc pas dans le calcul de l’efficacité. »
La fin de la randomisation
Pour monter cet essai appelé « Ebola, ça suffit », les chercheurs ont utilisé une stratégie « en ceinture », qui consiste à vacciner les contacts des patients dont l’infection par le virus Ebola a été confirmée en laboratoire, ainsi que toutes les personnes qui ont été en contact avec le premier « périmètre » de patients vaccinés. Entre le 1er avril et le 20 juillet, 7 651 volontaires ont été recrutés, issus de l’entourage de près de 100 patients atteints de la maladie à virus Ebola. La moitié d’entre eux ont été vaccinés immédiatement et la moitié des autres 3 semaines après l’inclusion dans l’étude.
« Compte tenu de ces résultats intermédiaires, le comité indépendant de suivi de l’essai a pris la décision d’arrêter la randomisation, explique le Dr Marie-Paule Kieny, en outre, l’essai va maintenant inclure des sujets âgés de 13 à 17 ans et éventuellement des sujets âgés de 6 à 12 ans. » Les enfants étaient jusqu’à présent exclus de l’essai car on ne disposait pas d’information sur la tolérance et l’immunogénicité du vaccin chez les plus jeunes. Ce n’est plus le cas depuis les résultats positifs d’une étude menée récemment au Gabon. Les femmes enceintes ou allaitantes, en revanche, restent encore exclues de la population ciblée par le vaccin. En parallèle à cette vaccination en ceinture, Médecins sans Frontières réalise un autre essai du même vaccin sur les intervenants en première ligne.
Ce travail fait partie des différents essais vaccinaux mis en place au début de l’année sur le VSV-EBOV et le cAd3-EBOZ développé par GSK dont l’évaluation a commencé au Liberia et devrait bientôt se poursuivre en Guinée.
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