Dans la prévention de l’hypertension, l’activité physique reste bénéfique malgré une pollution de l’air par des particules fines (PM - Particulate Matter - 2,5). Telle est la conclusion d’une étude publiée dans « Circulation ». « Le message est que l'activité physique, même dans un air pollué, est une importante stratégie de prévention de l'hypertension », résume le Dr Xiang Qian Lao, auteur principal de l’étude.
Menée à Taïwan entre 2001 et 2016, l’étude a suivi plus de 140 000 adultes (âge moyen de 41,7 ans, 48,8 % d’hommes) pendant 5 ans en moyenne. Les participants étaient répartis en trois groupes selon leur niveau d’activité physique : 34,2 % n’avaient aucune activité physique, 29,8 % avaient une activité modérée (médiane à 3,75 MET*,de 3,38 à 4,38) et 36 % une activité physique intense (médiane à 15,7 MET, de 10,3 à 24,8).
Les niveaux d'exposition aux particules fines (PM 2,5) étaient classés comme faible (≤ 22,4 µg/m3), modérée (de 22,4 à 25,9 µg/m3) ou élevée (≥ 25,9 µg/m3), sachant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une exposition moyenne annuelle de 10 µg/m3. L’exposition annuelle moyenne des participants était de 26,1 µg/m3.
Chaque niveau d'activité physique réduit le risque de 6 %
Les auteurs ont d’abord constaté que l’activité physique réduisait l’incidence de l’hypertension, tandis que l’exposition aux particules fines l’augmente. Les participants actifs et faiblement exposés à la pollution de l’air avaient un risque moindre d’hypertension. Les inactifs exposés à un haut niveau de pollution de l’air avaient quant à eux un risque élevé d’hypertension.
Les auteurs ont également pu établir que chaque augmentation de niveau de PM 2,5 était associée à une augmentation de 38 % du risque d’hypertension. En parallèle, chaque augmentation du niveau d’activité physique entraînait une baisse du risque d’hypertension de 6 %. Le risque était réduit de 4 % pour les personnes ayant une activité physique modérée, par rapport aux inactifs, et de 13 % pour celles ayant une activité physique intense.
« Nos résultats indiquent que l’activité physique est une approche sûre pour prévenir l’hypertension des personnes vivant dans des zones relativement polluées », insiste le Dr Xiang Qian Lao. Cette conclusion reste difficilement généralisable à des zones extrêmement polluées. Des études supplémentaires sont à mener.
*MET : Metabolic Equivalent of Task
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