Menée auprès 49 331 patients atteints de sepsis ou de choc septique, et reçus dans 149 hôpitaux de l’état de New York entre avril 2014 et juin 2016, l'étude publiée dans le « NEJM » vise à évaluer le protocole mis en place en 2013 par les autorités sanitaires new-yorkaises après la mort d’un garçon de 12 ans, des suites d'un sepsis dans un hôpital de la ville.
Le protocole, baptisé « Rory’s regulations » en hommage au jeune garçon, consiste à réaliser une hémoculture, à mesurer les lactates dans le sang et à administrer des antibiotiques à large spectre aux patients, le tout dans un délai de trois heures. La procédure (3 étapes en 3 h) doit être enclenchée dans les six heures suivant l’arrivée du patient à l’hôpital.
L'évaluation montre que le protocole est bien suivi pour 40,7 % des patients, avec un temps médian de 1,3 heure pour ses trois étapes ; et un délai médian de 0,95 heure avant l’administration d’antibiotiques. Toutefois plus le délai avant réalisation de la totalité du protocole augmente, plus la mortalité pendant le séjour à l’hôpital croît. Les auteurs ont poursuivi l'analyse au-delà du délai de 3 heures : le risque de décéder à l’hôpital était alors majoré de 14 % à 12 heures. Les mêmes résultats sont retrouvés lorsque seule l’administration d’antibiotiques est prise en compte. L’association est plus forte chez les patients recevant des vasopresseurs.
Des résultats divergents
Les auteurs soulignent que si ces résultats confirment ceux d’études observationnelles de faible ampleur, ils vont à l’encontre de ceux d’une méta-analyse, portant sur 11 études, qui ne montraient pas de bénéfices à une antibiothérapie précoce. Ils précisent aussi qu’il ne s’agit pas d’une étude randomisée et que l’impact de l’administration d’antibiotiques à large spectre dans ce contexte n’a pas été évalué. Un éditorial paru dans le même numéro du « NEJM » revient d’ailleurs sur ce point, rappelant que les effets secondaires de cette prise en charge n’ont pas été étudiés et sont toujours inconnus : ils font en particulier référence au risque d’usage excessif d’antibiotiques et donc à une possible antibiorésistance.
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