Le profil des espèces de moustiques présentes en France a beaucoup évolué ces dernières années, est ce que vous pouvez nous expliquer quels ont été les principaux changements observés, et leur explication ?
On note deux catégories de moustiques : ceux présents depuis très longtemps en France (ce sont les espèces endémiques) dont l'aire de distribution peut être modifiée par l'arrivée des espèces invasives qui forment la seconde catégorie. Un exemple d'espèces invasives et Aedes albopictus. Ce moustique est arrivé en Italie en 1990 en provenance des États-Unis. Il a franchi la frontière italienne pour arriver à Menton en 2004. Il est aujourd'hui présent dans 30 départements français.
Quel peut être le rôle de la communauté scientifique dans la surveillance et la lutte contre les moustiques vecteurs ?
Les chercheurs selon leur spécialité vont s'intéresser au moustique qui est le vecteur, l'hôte (l'homme) qui peut se comporter comme un réservoir et l'agent pathogène, le virus qui a besoin d'un hôte (moustique ou homme) pour se multiplier. Par ailleurs, d'autres chercheurs vont étudier le phénomène de la transmission vectorielle selon une vue plus globale (épidémiologie, modélisation...) et d'autres vont travailler sur le contrôle ou la prévention de ces maladies par la vaccination ou la lutte contre les vecteurs.
En dehors des arbovirus qui ont déjà défrayé la chronique, Dengue, Chikungunya et Zika, existe-t-il d'autres pathogènes transmis par les moustiques susceptibles d'émerger en France métropolitaine ?
À partir du moment où l'insecte vecteur est présent sur le territoire, les agents pathogènes associés à ces vecteurs ne tardent pas à émerger. Leur introduction est liée à une personne ou un animal infecté qui arrive dans un terrain vierge où la population est naïve vis-à-vis de l'agent pathogène. Aedes albopictus est susceptible de transmettre au moins 26 virus différents dont la fièvre jaune.
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