Le nombre de cas de tuberculose multirésistante et ultrarésistante aux antituberculeux va encore augmenter dans les quatre pays les plus touchés au monde, d’après une étude publiée dans le « Lancet Infectious Diseases ».
En se basant sur les chiffres de l’OMS, les chercheurs ont mis au point un modèle prévoyant les chiffres de tuberculose multirésistante et ultrarésistante (TB-MR et TB-UR) entre 2000 et 2040. Ils ont choisi la Russie, l’Inde, les Philippines et l’Afrique du Sud qui regroupent 40 % des nouveaux cas de tuberculose résistante dans le monde.
En Russie, ce sont 32,5 % des cas de TB qui seront MR d’ici à 2040 (contre 24,8 % en 2000) ; en Inde, 12,4 % (contre 7,9 % en 2000) ; aux Philippines 8,9 % contre 6 % en 2000) et en Afrique du Sud 5,7 % (contre 2,5 % en 2000). Concernant la TB-UR, ce sont 9 % des cas qui seront concernés en Russie en 2040 (contre 1,3 % en 2000) ; 9 % aussi aux Philippines (contre 1,6 % en 2000) ; 8,9 % en Inde (0,9 % en 2000) et 8,5 % en Afrique du Sud (0,4 % en 2000).
Transmission interhumaine plutôt qu’acquisition de la résistance
Ce modèle permettait aussi de prévoir la proportion de cas causés par une résistance acquise. Et les résultats sont sans appel : en 2000, 30 % des cas de TB-MR étaient causés par une résistance acquise, alors que ce chiffre descendra à 20-25 % en 2040 ; et concernant la TB-UR, la résistance acquise concernait 80 % des cas, là où le modèle mis au point par les chercheurs prévoit seulement 50 % en 2040. Les auteurs estiment donc que c’est la transmission de personne à personne qui sera la cause de l’augmentation du nombre général de cas de TB-MR et TB-UR.
La prise en charge doit s’adapter à ces changements. « Nous ne pouvons pas nous focaliser uniquement sur le fait de soigner les patients si nous voulons faire cesser l’épidémie, souligne le Dr Aditya Sharma, auteur principal et chercheur au Center for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, aux États-Unis. Il est nécessaire de casser le cycle de la transmission, tout en traitant rapidement les personnes déjà atteintes. » Les chercheurs recommandent ainsi une détection précoce des personnes infectées, de limiter au maximum le nombre des personnes ne terminant pas leur traitement antibiotique initial, et de donner dès le départ le traitement adapté selon le type de résistance.
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