Une étude parue dans « Nature Genetics » a montré qu’un régime riche en graisses, comme l’est l’alimentation occidentale, favorisait la capacité du cancer de la prostate à devenir métastatique.
« Si le cancer de la prostate localisé évolue généralement lentement et se traite facilement, le cancer de la prostate métastatique demeure invariablement fatal », indiquent en introduction les auteurs de cette étude. « Et s’il a été largement envisagé que l’alimentation occidentale favorisait la progression du cancer de la prostate, les preuves directes d’une association forte entre régime hyperlipidique et cancer de la prostate manquaient encore. » Les auteurs se sont donc penchés sur les facteurs génétiques et environnementaux favorisant l’évolution métastatique du cancer de la prostate.
Absence de PTEN et PLM, deux gènes suppresseurs de tumeurs
Le gène suppresseur de tumeur PTEN, connu pour jouer un rôle dans le cancer de la prostate, est partiellement absent dans 70 % des tumeurs primaires et complètement absent dans les tumeurs métastatiques, même si cela n’est pas un facteur déclenchant suffisant. Les chercheurs ont repéré un autre gène suppresseur de tumeur, PLM, qui est absent dans un tiers des tumeurs métastatiques. Ils ont aussi observé qu’environ 20 % de ces tumeurs ne présentaient ni le gène PTEN ni le gène PML.
Or, ces tumeurs desquelles sont absents les deux gènes suppresseurs produisent de grandes quantités de lipides.
Bloquer la lipogenèse
Les chercheurs ont donc tenté de bloquer la lipogenèse, dans un but de prévention du développement des métastases. Ils ont pour cela utilisé, chez des souris, la fatostatine, une molécule découverte en 2009 et qui est en étude dans le traitement de l’obésité. « La fatostatine bloque la lipogenèse et les souris traitées voient leurs tumeurs régresser et ne pas développer de métastases », indique Pier Paolo Pandolfi, auteur principal de l’article.
Les auteurs ont aussi réalisé grâce à cette étude pourquoi leur modèle murin ne développait pas de cancer de la prostate métastatique. En effet, leurs souris étaient nourries avec un régime exclusivement végétal, bien éloigné de celui de l’homme occidental moyen. En privilégiant un régime riche en graisses, ces souris ont commencé à développer des cancers de la prostate métastatiques et agressifs, au lieu des cancers localisés dont elles souffraient avec leur régime « maigre ». Cela présente un intérêt en recherche préclinique, pour avoir un modèle murin plus approprié.
Mais la recherche des gènes PTEN et PML (ou plutôt de leur absence) permettrait aussi de prévoir que certains cancers de la prostate sont à risque de devenir métastatiques. Utiliser un régime pauvre en graisses, ou un médicament tel que la fatostatine pourrait alors présenter un bénéfice pour ces patients.
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