Un nouveau test permettrait de mieux dépister au 1er trimestre (entre 11 et 14 semaines d'aménorrhée) les grossesses à haut risque de prééclampsie avant terme (avant 37 SA), suggère l'étude randomisée ASPRE de la Fetal Medicine Foundation publiée dans « The New England Journal of Medicine ».
Chez des femmes à haut risque identifiées à l'aide du test DELFIA Xpress PIGF 1-2- (société américaine PerkinElmer), l'étude a montré une diminution significative du nombre de prééclampsie avant terme dans le groupe aspirine (150 mg/jour jusqu'à 36 SA) par rapport au groupe placebo.
L'administration d'aspirine à faible dose est recommandée par les sociétés savantes chez les femmes considérées à haut risque de prééclampsie. En France, le CNGOF a retenu comme indication à l'aspirine faible dose (≥ 75 mg/jour) l'existence d'antécédent vasculaire : prééclampsie, HELLP syndrome, hématome rétroplacentaire (HRP) vasculaire, retard de croissance intra-utérin (RCIU) vasculaire, décès in utero vasculaire… Concernant une maladie rénale ou un diabète préexistants à la grossesse, il n'y a pas d'accord d'experts.
Un algorithme plus performant
Néanmoins, le dépistage sur les antécédents manque de performance. Le test britannique basé sur 10 critères (antécédents maternels et obstétricaux) ne détecte que 40 % des prééclampsies avant terme et 33 % des prééclampsies à terme.
Le test DELFIA Xpress est un algorithme qui combine des facteurs maternels, la pression artérielle moyenne, l'index de pulsatilité des artères utérines et des facteurs sériques maternels (PAPPA pour pregnancy-associated plasma protein A, PGF pour placenta growth factor).
Les femmes dépistées à haut risque de prééclampsie étaient âgées en moyenne de 31,5 ans. Environ 7 % étaient fumeuses et environ 8 % présentaient un antécédent de prééclampsie. Parmi les antécédents médicaux, un antécédent d'hypertension chronique était retrouvé chez 6 % des femmes, un lupus érythémateux systémique chez 0,1-0,4 %, un syndrome des antiphospholipides chez 0,2-0,3 %, un diabète de type 1 chez 0,2-0,9 % et un diabète de type 2 chez 1,0 %. Il s'agissait de nullipares dans plus de deux tiers des cas.
Diminution de 62 % des prééclampsies avant terme
Sur ces 1 620 femmes à risque dépistées à haut risque de prééclampsie, une prééclampsie avant terme est survenue chez 13 participantes dans le groupe aspirine (1,6 %) par rapport à 35 dans le groupe placebo (4,3 %), soit une réduction de 62 %. Les auteurs soulignent que l'incidence de la prééclampsie avant terme du groupe placebo était plus faible que celle attendue (environ 7,6 %), probablement en raison de « différences entre les caractéristiques démographiques de la population dépistée et celles de la population utilisée pour le développement de l'algorithme », expliquent les auteurs. Par ailleurs, aucune différence n'a été constatée pour l'incidence des autres complications de la grossesse et de complications fœtales ou néonatales.
Pour le Pr Kypros Nicolaides, du King's College Hospital de Londres et président de la FMF : « Le test DELFIA Xpress PIGF 1-2-3 nous a permis d'identifier ces femmes à haut risque et à qui l'administration d'une faible dose d'aspirine pourrait être bénéfique. Ce test de dépistage devrait désormais devenir un soin standard dans tous les pays. » La société PerkinElmer, par la voix de son vice-président Prahlad Singh, a déclaré s'engager « à collaborer avec les organismes gouvernementaux et les organisations professionnelles pour aider à mettre en œuvre ce test prénatal essentiel dans l'intérêt de toutes les femmes enceintes ».
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