Prévalence des principales dermatoses, impact sur la qualité de vie, délais avant diagnostic, parcours de soins, vécu des traitements… L’étude « Objectif peau » doit permettre de mieux rendre compte des réalités des principales pathologies cutanées dans notre pays.
Lancée par la Société française de dermatologie (SFD), le Collège des enseignants en dermatologie de France (CEDEF) et la Fédération française de formation continue et d’évaluation en dermatologie vénéréologie (FFFCEDV), en partenariat avec des associations de patients et le soutien de 17 industriels du médicament et de la dermo-cosmestique, « Objectif peau » repose sur une vaste enquête électronique menée entre les 21 septembre et 3 novembre 2016 auprès de 20 000 individus représentatifs de la population française. « C’est la plus grande étude épidémiologique jamais réalisée en dermatologie », souligne le Pr Marie-Aleth Richard, past-présidente de la SFD. Ciblant les principales dermatoses (acné, dermatite atopique, pelade, psoriasis, urticaire, vitiligo), l'enquête inclut un questionnaire d’auto-diagnostic pour vérifier la dermatose déclarée, ainsi qu’un questionnaire de qualité de vie.
Dépression et anxiété
Selon les projections réalisées à partir de l’échantillon, un Français sur trois souffre d’une maladie de peau, principalement d’acné (3,3 millions d’individus), de dermatite-atopique (2,5 millions), de psoriasis (2,4 millions), d’une maladie du cuir chevelu (2,3 millions) ou de mycoses (2,2 millions). Au sein de cet échantillon, les femmes sont plus touchées que les hommes (33 % vs 28 %) et consultent aussi davantage. Ces pathologies dermatologiques restent également très impactantes en termes de qualité de vie. Plus de la moitié des personnes atteintes d’une maladie de peau présentent des états d’anxiété et de dépression (53,28 %) tandis que 45,2 % évoquent des répercussions sur leur vie personnelle et 46 % au sein de leur milieu professionnel. « L’impact de la maladie de peau sur la qualité de vie est négligé. Certains patients rencontrent des difficultés de prise en charge, voire des difficultés diagnostiques dans le cas de pathologies complexes, avec un accès difficile aux dermatologues », décrit le Pr Pascal Joly, président de la SFD.
Nouveau regard
« Les maladies de peau sont aujourd’hui peu considérées par les autorités en termes de santé publique et restent les grandes oubliées des campagnes nationales et des programmes de recherche », constate-t-il. « Il est urgent que les pouvoirs publics portent un nouveau regard sur ces pathologies », insiste le président de la SFD qui voit en l’étude « Objectif peau » un moyen « d’améliorer la compréhension et la lisibilité des maladies cutanées chroniques » au travers d’actions de communication d’envergure nationale. « Avec cette enquête, on a aujourd’hui une base de données gigantesque qui nécessite un décryptage titanesque », note le Pr Marie-Aleth Richard. « Une grande partie des résultats encore en cours d’analyse sera rendus publique dans les prochains mois », ajoute-t-elle. La SFD a ainsi prévu diverses publications de volets thématiques : les maladies chroniques en octobre, les enfants en décembre, puis les parcours de soins et les cancers cutanés en janvier et mars prochains.
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