LES RÉSULTATS positifs de la phase II d’une immunothérapie contre le VIH viennent d’être rapportés par une équipe italienne, celle de Barbara Ensoli et d’Enrico Garaci (Rome). Ces données intermédiaires, à la 48e semaine, montrent une normalisation sélective et spécifique des fonctions immunitaires chez des patients ayant reçu un vaccin thérapeutique fondé sur la protéine Tat (ISS T-002). Chez ces 87 sujets, tous sous traitement antirétroviral hautement actif (HAART), les injections ont entraîné une augmentation des marqueurs de l’immunité.
L’essai thérapeutique multicentrique a été mené de façon randomisée, en ouvert, versus un groupe de 88 témoins. La vaccination consistait en une protéine Tat recombinante administrée par voie sous-cutanée en deux dosages (7,5 µg et 30 µg) selon deux protocoles (3 ou 5 injections) à 0, 4 et 8 semaines ou 0, 4, 8,12 et 16 semaines, respectivement. L’immunisation n’a pas entraîné d’effets secondaires majeurs et la réponse immune apparaît durable. Notamment l’augmentation des cellules T régulatrices et la baisse de l’activation immunitaire ont été associées à une élévation, en valeurs absolue et relative, à la fois des CD4+T, des lymphocytes B, ainsi qu’à une baisse du pourcentage de CD8+T et des lymphocytes NK (Natural Killers). Le ratio CD4/CD8T a progressivement augmenté. Un tel schéma de repopulation par les cellules T et B diffère significativement de ce qui a été constaté chez les patients sous traitement HAART du groupe témoin. Ce qui fait dire aux auteurs que la vaccination Tat se montre capable d’intensifier les divers protocoles de traitements antirétroviraux hyperactifs. Ils ajoutent que les effets thérapeutiques les plus importants ont été constatés chez les patients les plus immunocompromis.
Un gène du VIH indispensable à sa réplication.
Le principe de cet essai thérapeutique est issu de deux constats. Le premier porte sur les patients traités par HAART. Bien que le traitement semble supprimer le virus, plusieurs fonctions immunes ne sont que partiellement récupérées. Elles sont associées à la survenue d’affections ne définissant pas le stade sida, dont l’athérosclérose, les hépatopathies, les néphropathies, des tumeurs et un vieillissement accéléré. En outre, il est bien connu qu’une réplication virale persiste dans des réservoirs.
Le second constat porte sur Tat. Il a été montré que sa production existe chez des sujets sous HAART. Or cette protéine est un transactivateur de l’expression d’un gène du VIH indispensable à sa réplication. Elle est relarguée dans le milieu extracellulaire au cours de l’infection aiguë ou de la réactivation virale.
L’essai italien a donc été mis en place en se fondant sur ces données confortées par des travaux montrant le rôle protecteur des anticorps anti-Tat, chez des progresseurs lents ou des non-progresseurs. Il s’y est ajouté un essai positif de vaccination Tat chez le singe. Ces résultats encourageants justifient l’inclusion de nouveaux patients faisant passer la cohorte prévue de 128 à 160 volontaires.
PLoS ONE, novembre 2010, vol 5, n°11, e13540.
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