Vaste étude longitudinale, la WHI est conçue pour évaluer les stratégies de prévention et de contrôle des pathologies chroniques courantes chez les femmes ménopausées : maladies cardiovasculaires, cancer et fractures ostéoporotiques. En 2002, elle avait permis de tirer la sonnette d’alarme sur le risque de cancer du sein chez les femmes recevant un THS.
Une cohorte de plus de 160 000 femmes ménopausées
Recrutées de 1993 à 1998 dans 40 centres des États-Unis, 161 808 femmes ménopausées, de 50 à 79 ans, ont été incluses dans l’étude. Il s’agit de la plus grande cohorte multiethnique de femmes ménopausées : 135 762 d’origine caucasienne et 26 046 appartenant à des minorités sous-représentées. Une partie d’entre elles ont été réparties en trois essais cliniques chevauchants, concernant l'hormonothérapie (n = 27 348), les suppléments en calcium et vitamine D (n = 36 282) et un régime alimentaire réduit en graisses totales (n = 48 835). Les autres femmes ont fait partie d’une étude d’observation prospective (n = 96 676).
Après la fin de l'étude principale en 2005, les femmes ont été invitées à poursuivre le suivi, avec deux extensions jusqu'en 2020. Des propositions ont récemment été soumises pour poursuivre le suivi jusqu'en 2027.
Un bénéfice du THS sur les fractures ostéoporotiques
Concernant les aspects musculo-squelettiques, cette cohorte a fourni une myriade de données, aboutissant à plus de 2 500 publications ! Les plus nombreuses concernent l’ostéoporose et les facteurs de risque de fractures. Mais il en existe aussi concernant l’arthrose, les facteurs musculaires et le risque de chute.
Parmi les principales données sur les fractures ostéoporotiques, cette cohorte a permis de démontrer l’efficacité du THS, avec une réduction de plus de 30 % du risque de fractures de hanche et vertébrales. De plus, un bénéfice résiduel a été observé cinq ans après l’arrêt du THS. Par contre, le supplément en calcium et vitamine D ne diminue pas le risque de fracture et augmente le risque lithiasique. Quant à l’essai sur la modification des graisses alimentaires, il n’a pas identifié d’impact sur le risque de fracture.
Cette cohorte a également fourni des données précieuses sur l’identification des facteurs de risque de fracture et sur les méthodes de dépistage qui les utilisent. Elle a ainsi permis de développer un outil interne d’évaluation du risque de fracture, le « WHI algorithm », dont la sensibilité/spécificité est même meilleure que le score FRAX (http://hipcalculator.fhcrc.org). De plus, elle a aussi contribué au développement de l’outil FRAX.
Quel impact pour la nutrition et l’activité physique ?
L’effet de modifications diététiques sur le risque de fracture a été suggéré, avec une réduction d’environ 20 % du risque de fracture de hanche en suivant un régime méditerranéen. Dans le même ordre d’idée, l’activité physique est clairement liée au risque de fracture dans cette cohorte. D’autres facteurs ont également été évalués : modifications de poids, prise de médicaments, troubles hormonaux, de la personnalité, du sommeil …
Les possibilités sont infinies, tant les données de la cohorte sont riches. D’ailleurs, afin d’améliorer nos connaissances, les coordinateurs de la WHI encouragent les chercheurs extérieurs à utiliser cette vaste base de données publiques. De plus, les données de la biobanque de spécimens, créée au fil des années de suivi de ces femmes, sont également à leur disposition.
(1) Cauley JA, Crandall C. The Women’s Health Initiative: a landmark resource for skeletal research since 1992. J Bone Miner Res 2020;35:845–60
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