EN FRANCE, l’heure d’été a été instituée en 1975, pour des raisons d’économies d’énergie, à la suite du choc pétrolier de 1974. Au Royaume-Uni, elle datait de la première guerre mondiale et en Italie de 1966. D’autres pays d’Europe ont suivi et, depuis 1998, tous les pays de l’UE perdent une heure le dernier dimanche de mars (à 2 heures du matin, il sera 3 heures) et la regagnent le dernier dimanche d’octobre (à 3 heures du matin, il sera 2 heures).
Après les premières polémiques, sur le sommeil des enfants, le nombre d’accidents ou les fausses économies, auxquels les couche-tard opposaient le bonheur des longues soirées à la lumière du jour, la plupart des contestations se sont éteintes. Mais il reste d’irréductibles opposants au régime, dont l’Association contre l’heure d’été double (ACHED), qui, à chaque printemps, repart au combat.
À l’appui de sa démarche - elle a écrit au Premier ministre - l’ACHED cite cette année deux études. L’une concerne l’énergie : effectuée dans l’État d’Indiana, elle conclut à une élévation moyenne de 1 % de la consommation électrique des ménages liée à l’heure d’été, soit 8,6 millions de dollars supplémentaires, ainsi qu’à une hausse de la pollution. En France, l’économie serait de l’ordre 1,2 à 1,3 TWh chaque année, selon le ministère de l’Énergie.
Infarctus en hausse.
La deuxième étude a été réalisée par le Dr Imre Janszky,* chercheur du Karolinska Institute, en Suède, qui la présente dans le « New England Journal of Medicine » du 30 octobre 2008 (lettre à l’éditeur). En se référant aux données du registre des infarctus du myocarde de 1987 à 2006, il constate une hausse de 5 % du nombre de cas dans la semaine qui suit le passage à l’heure d’été et une légère baisse, perceptible surtout le lundi, dans la semaine qui suit le retour à l’heure d’hiver.
L’effet serait dû, selon lui, à l’influence du brutal changement d’heure sur le sommeil et les rythmes biologiques, auxquels est liée, on le sait, la santé cardio-vasculaire. Quand on sait que 1,5 milliard de personnes sont soumis chaque année à ce changement de rythme, cela donne à réfléchir, estiment les auteurs de l’enquête.
Et l’ACHED avec eux. « Cette étude suédoise met en évidence la partie immergée de l’iceberg que constituent les problèmes que nous dénonçons depuis 1985 et auxquels l’Europe reste insensible », écrit-elle au Premier ministre.
* Avec le Dr Rickard Ljung (Bureau national de la santé).
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