Accusée de trafic de virus, la chercheuse italienne Ilaria Capua ne sera finalement pas jugée. Estimant que les « faits reprochés n’existent pas », le parquet de Vérone, qui a hérité du dossier ouvert en 2014 contre la virologue originaire de Padoue et quarante autres personnes, a classé l’affaire.
Une décision importante pour la scientifique responsable du laboratoire de virologie du centre national de la grippe aviaire, également élue députée en 2013, et les quarante autres personnes impliquées dont plusieurs fonctionnaires du ministère de la Santé. « Ma carrière politique est détruite, un groupe de chercheurs est démembré. Quarante personnes ont perdu leur place et tout cela pourquoi ? Rien », estime Ilaria Capua qui a lâché le Parlement, abandonné le centre de virologie pour le département One Health de l’université de la Floride.
Produits vétérinaires
En 2014, le parquet de Rome ouvre une enquête sur une affaire de délits présumés liés à la production de vaccins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), et la grippe aviaire. Un énorme business impliquant une quarantaine de personnes dont des cadres du ministère de la Santé et des instituts zooprophilactiques de Padoue (Vénétie) et Teramo (Abruzzes), et des dirigeants de laboratoires pharmaceutiques. La chercheuse Ilaria Capua est accusée d’avoir vendu une souche virale d’origine pakistanaise, le H7N3, à la branche italienne du leader mondial en santé animale, le groupe Merial Spa. « La scientifique a reçu une somme d’argent importante qui lui a été remise par Daniela Nieddu, responsable de la recherche et du développement de Merial », déclare le juge d’instruction du parquet de Rome pour justifier sa demande de renvoi devant les tribunaux. Le déroulé de nombreuses écoutes accablantes pour Ilaria Capua est versé au dossier. Toujours selon le parquet de Rome, les virus H9 et H7N3 ont été utilisés pour « produire clandestinement, des produits vétérinaires que la chercheuse et ses collaborateurs ont commercialisés et administrés à des animaux, provoquant une prolifération incontrôlable de la grippe aviaire ».
Délit de propagation d'épidémie
Une accusation particulièrement lourde, le code pénal prévoyant la réclusion à perpétuité pour le délit de propagation d’épidémie. Selon les enquêteurs, sept opérateurs de secteurs ont été contaminés et des milliers de poulets et de dindes contaminés abattus. Face à cette véritable catastrophe économique pour le secteur d’un montant proche de 40 millions d'euros, les cadres du ministère impliqués dans ce scandale auraient autorisé l’achat urgent de millions de doses de vaccins « pour favoriser les intérêts économiques de Merial Italia Spa ». Des accusations qui ne tiennent pas selon le parquet de Vérone, qui a décidé de classer l’affaire. Toutefois, le parquet de Rome pourrait rouvrir le dossier sur la base de nouveaux éléments. L’affaire n’est pas totalement close.
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