Les résultats de l'enquête périnatale ont été publiés dans un climat de critiques et polémiques et de crise de confiance entre les patientes et les professionnels de la gynécologie.
Pourtant les pratiques s'améliorent et les recommandations sont mieux suivies. Le taux de césarienne (20,4 %) est stable depuis 2010, le taux d'épisiotomie continue à diminuer, l'utilisation de l'oxytocine pendant le travail également. L’administration préventive systématique d'oxytocine pour prévenir les hémorragies du post-partum, recommandée depuis 2004, se systématise comme la corticothérapie anténatale destinée à accélérer la maturation fœtale en cas de naissance prématurée.
Prise en charge de la douleur
La prise en charge de la douleur est meilleure et plus diversifiée, avec plus de 88 % des femmes se disant satisfaites des méthodes reçues pour gérer la douleur. Les recommandations pendant la grossesse sont en revanche moins bien suivies que celles concernant l'accouchement, déplore l'ENP. Manque de frottis cervico-utérin pendant la grossesse ou avant la grossesse, dépistage du diabète encore trop mal ciblé, statut vaccinal de la coqueluche mal connu, immunisation confidentielle contre la grippe saisonnière, entretien prénatal précoce peu répandu… Plus globalement, les facteurs de risque augmentent avec encore 17 % des femmes enceintes qui ont fumé au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de la grossesse. L’aide à l’arrêt du tabac ou le sujet de l’alcool n’étant pas suffisamment abordés. Le phénomène des naissances plus tardives se poursuit (21 % ont plus de 35 ans), le surpoids et l'obésité augmentent, comme le taux de prématurité (6 %) et la proportion d'enfants de petits poids (10,8 % des enfants). En métropole, le nombre de maternités diminue (517 en mars 2016), les femmes s'orientent vers des structures publiques (69 %) de grande taille et spécialisées. Les sages-femmes jouent un rôle croissant dans le suivi des grossesses sans complication, et réalisent 87,4 % des accouchements par voie basse non instrumentale. L'ENP en revanche alerte sur la situation sur la faiblesse des indicateurs de santé périnatale en outre-mer.
Le retard enfin comblé
La mortalité maternelle a diminué d'un tiers en France entre 2003 et 2012, une chute principalement expliquée par la baisse de la mortalité par hémorragie obstétricale, selon le cinquième rapport de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM). Pour la période 2010-2012, 256 décès maternels survenus en France ont été identifiés, y compris les morts maternelles tardives entre 42 jours et 1 an après l'accouchement, soit 85 décès annuels en moyenne. Ces chiffres représentent un net progrès depuis 2003, l’hémorragie restant la première cause de mortalité maternelle en France (11 %). Suite aux recommandations de la Haute Autorité de santé de 2004, les transfusions ont été améliorées en délai et en volume, tandis que l’amélioration du dépistage des anomalies et la consultation d'anesthésie de 32 semaines ont permis de mieux anticiper les risques. Il reste que des gros progrès doivent encore être réalisés (56 % de décès évitables). Le profil des femmes a changé en 10 ans, les facteurs de risques ayant plutôt augmenté ; il faut améliorer le dépistage et la qualité du suivi de grossesse, par une meilleure coopération entre obstétriciens, sages-femmes et gynécologues. L’enquête a aussi souligné l’importance d’équipes préparées, d’un accès rapide à l’anesthésiste et recommande la rédaction d’un plan blanc « urgence vitale maternelle », afin de mobiliser rapidement en cas, par exemple, d'arrêt cardiaque de la mère au milieu du travail.
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