LE QUOTIDIEN : Que représente l'AIIMS en Inde ?
Pr MAHESH MISRA : Nous sommes une ancienne institution, établie en 1956, moins de 10 ans après l'indépendance de l'Inde. Le pays avait besoin de professeurs de médecine, surtout en dehors des grandes villes, ainsi que de spécialistes bien formés.
De 10 départements d'origine, nous sommes passés à 55, avec 500 médecins présents sur le campus, environ 3 000 infirmières et une faculté qui accueille 2 000 étudiants. Nous pratiquons près de 100 000 opérations de chirurgie chaque année avec une capacité en lits devrait dépasser les 6 000 dans les années à venir.
Qu'attendez-vous de cet accord avec la fondation de l'Académie de médecine ?
Nous avons besoin d'améliorer la prévention des maladies cardiovasculaires, et souhaitons monter des cohortes pour comprendre les mécanismes de l'insuffisance cardiaque chez les populations jeunes. Des domaines de recherche comme l'utilisation de cellules souches en cardiologie ou dans la réparation des lésions médullaires.
Il faut aussi monter des cohortes dans le domaine des pathologies cardiovasculaires ou du cancer : en Inde 60 % des cancers sont des cancers oraux causés par le tabac à mâcher.
L'AIIMS a développé le concept de la « frugal innovation », de quoi s'agit-il ?
Les technologies de santé low cost et la « frugal innovation » sont les domaines dans lesquels nous tavaillons beaucoup. L'idée est d'organiser des échanges entre médecins, ingénieurs, patients, biologistes etc, afin d'identifier les besoins des patients et de développer des prototypes. À chaque étape, nous essayons de garder à l'esprit qu'ils doivent être accessibles à « la personne la plus pauvre du village ». Cette approche va de la mise au point de dispositifs médicaux à faible coût de revient à la production de médicaments génériques de haute qualité comme nous sommes parvenus à le faire dans le domaine du VIH.
Les coûts de la santé constituent une grave problématique. C'est particulièrement vrai en Inde ou en Afrique, mais aussi dans des pays développés comme la France qui cherchent à pérenniser leurs systèmes de santé.
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