La profession dans l'entre-deux-tours

45 médecins qualifiés dont 24 surfent sur la vague Macron

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Publié le 15/06/2017
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

La République en marche (LREM) a fait un tabac dans les urnes sur fond d'abstention record (51 %), lors du premier tour des élections législatives. Avec 32,3 % des voix, le mouvement présidentiel domine la droite LR-UDI (21,5 %) et le Front national (13,2 %). Laminé, le PS et les radicaux de gauche (PRG) plafonnent à 9,5 % des voix, derrière La France insoumise (11 %). Selon les projections, La République en marche pourrait empocher 400 à 450 sièges. 

Les résultats des 129 médecins candidats au premier tour illustrent la nouvelle donne politique marquée par la vague macroniste. 45 praticiens ont franchi avec succès le cap du premier tour (contre 50 en 2012), dont 24 sont estampillés LREM (ou MoDEM). Exception notable : aucun des quatre praticiens candidats FN ne se retrouve au second tour. Revue de détail.

• Tous les médecins « marcheurs » restent en lice

Ils partirent 24 et arrivèrent 24 ! Fait exceptionnel, tous les médecins investis par LREM sont en ballottage, souvent favorable. « Monsieur Santé » d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, le Dr Olivier Véran, neurologue de 37 ans au CHU de Grenoble, a même frôlé la victoire au premier tour en empochant 47,2 % des voix en Isère, soit 30 points de plus que son adversaire UDI. Autre membre de la galaxie santé d'Emmanuel Macron, le Pr Jean-Louis Touraine, immunologue de renom, récolte 42,8 % des suffrages à Lyon. La maire de Mont-de-Marsan et allergologue Geneviève Darrieussecq fait la course en tête sous la bannière Modem (43,3 %). Novice, le Dr Stéphanie Rist, rhumatologue de 43 ans et chef de pôle au CHU d'Orléans, réalise un score flatteur de 44,6 % dans le Loiret. Chez les Français de l'étranger (Asie/Russie), la généraliste macroniste Anne Genetet devance très largement l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani (LR) avec 54 % des voix  (il y a un second tour en raison d'une participation inférieure aux 25 % des inscrits). 

• La droite dans la tourmente

Les praticiens candidats Les Républicains (LR) et UDI enregistrent un score correct (13 médecins en ballottage sur 21) qui ne suffira pas à maintenir leur force de frappe dans l'Hémicycle – 13 médecins exactement occupaient les bancs de la droite depuis 2012. Parmi ceux qui rempilent, plusieurs se retrouvent en ballottage délicat dont le cardiologue de 75 ans Jean-Pierre Door (24 % des voix dans sa circonscription du Loiret), le généraliste Pierre Morange, 60 ans, dans les Yvelines (26,4 %), ou le psychiatre Nicolas Dhuicq, 56 ans, dans l'Aube (25,7 % dans la seule triangulaire du deuxième tour face à LREM et au FN).

En Haute-Corse, le Dr Sauveur Gandolfi-Scheit, 70 ans, est devancé de neuf points par le candidat régionaliste. Quant au Dr Jean-Jacques Gaultier, médecin biologiste et maire LR de Vittel, il livre un duel serré dans les Vosges face à son adversaire socialiste. Nouveaux dans la bataille des législatives, le cardiologue Yannick Neuder (22,6 %) et l'ORL Bruno Gattaz (17 %) mènent des batailles très compliquées en Isère contre LREM et le MoDEM. En revanche, à Ajaccio, le chirurgien Jean-Jacques Ferrara, dauphin du député sortant Laurent Marcangeli, domine largement avec 33,5 % des voix. À noter enfin : l'élimination dans le Rhône du Dr Nora Berra, qui fut secrétaire d'État à la Santé sous Nicolas Sarkozy.

• Hécatombe au PS, deux médecins insoumis qualifiés

Pour la majorité sortante, ce scrutin a des allures de guillotine. Seuls deux médecins investis par le PS sur neuf sont en ballottage. L'ancienne ministre des Sports de François Hollande, le Dr Valérie Fourneyron, sauve l'honneur en se qualifiant en Seine-Maritime. Mais avec 17 points de retard sur le candidat LREM, la partie s'annonce difficile. À Mayotte, le Dr Ali Ramlati fait la course en tête de… douze voix. 

Parmi les médecins et ex-ministres de François Hollande, Ségolène Neuville et Michèle Delaunay sont éliminées dans les Pyrénées-Orientales et en Gironde. À Toulouse , le cardiologue Gérard Bapt (PS) subit le même sort, tout comme l'ophtalmologiste Dominique Orliac (RDG, Lot). Deux députés très aguerris sur les questions de protection sociale...   

Deux médecins (sur quatre) engagés pour la France Insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon se qualifient : les Drs Raphaël Briot, anesthésiste, et Alain Laffont, généraliste, respectivement en Isère et dans le Puy-de-Dôme. Sous les diverses étiquettes écologistes, seul un médecin sur douze, le généraliste Éric Alauzet, continue l'aventure dans le Doubs avec un très joli score de 42,4 %. 

* La précédente Assemblée nationale comptait 28 députés médecins. 

 

 

 

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9589