À l'occasion de la journée internationale des migrants, plus de 60 organisations alertent ce 18 décembre la ministre de la Santé sur les conséquences de la réforme de l'aide médicale d'État (AME) pour les migrants, « un recul sans précédent » pour les droits des étrangers qui risque en outre, selon elles, d'accroître les coûts.
L'Aide médicale d'État - qui ne représente que 0,5% des dépenses de l'assurance maladie - permettait jusqu'alors la prise en charge médicale des personnes en situation irrégulière présents depuis au moins trois mois en France.
Mais l'adoption début novembre par l'Assemblée nationale d'une série d'amendements réformant l'AME doit instaurer, notamment, un délai de carence de trois mois pour les demandeurs d'asile pour l'accès à la couverture santé de base (PUMa), hors soins urgents. En outre, les étrangers titulaires d'un titre de séjour précaire ainsi que les personnes déboutées de leur demande d'asile ne pourront prochainement bénéficier d'un maintien de leur protection maladie que pendant six mois au lieu de douze auparavant.
Pression sur les équipes hospitalières
« Ces décisions transformeront encore un peu plus l'accès aux soins en un parcours du combattant et feront peser une pression supplémentaire sur les équipes hospitalières », écrivent les signataires, dont Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, La Cimade, le Comede, les associations de lutte contre le sida et les hépatites, mais aussi des syndicats de médecins (MG France, SNJMG, SMG, SPILF, SPH, SFSP...).
« Privées d'accès aux soins préventifs et curatifs précoces, des personnes en situation de précarité consulteront aux urgences, ou attendront l'aggravation de leur état de santé », mettent en garde les associations. Ces changements seront ainsi à l'origine de « prises en charge plus nombreuses et à un stade plus avancé (qui) s'imposeront aux équipes des hôpitaux ».
Coûts humains et financiers
Selon les organisations, la politique du gouvernement provoquera un accroissement des « coûts humains et financiers du système de santé, tel que cela a été démontré dans d'autres pays européens ».
« Ces mesures s'avèrent néfastes pour la santé des personnes étrangères vulnérables, pour les équipes hospitalières, les professionnels de santé et du médico-social et les caisses de sécurité sociale » concluent les 61 signataires.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie