« La bonne santé n'a rien à voir avec l'alcool », tel est le message de la campagne de Santé publique France (SPF) lancée ce 9 janvier jusqu'à la fin du mois, en parallèle du Dry January auquel l'agence sanitaire ne s'était finalement pas associée en 2020.
Avec les célébrations festives de début d'année, la campagne, menée en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Prévention, vise à s'interroger sur le fait « de trinquer à la santé de ses proches », l'objectif étant de dénoncer « l'association paradoxale » entre alcool et bonne santé. Chaque année, 41 000 décès sont attribuables à l’alcool, rappelle SPF.
Conjuguer les messages de prévention
Multi-support, la campagne est composée d’un film de 30 secondes, diffusé à la TV et au cinéma, également décliné en versions condensées de 10 et 20 secondes pour les réseaux sociaux et la VOL (vidéo online). Un spot radio, sur le principe du film vient compléter le dispositif.
Le film met en scène toute une série d’instants de convivialité (vœux, réussite d’un diplôme, pot professionnel, dîner au restaurant…), pendant lesquelles des personnes trinquent. Les séquences s’accélèrent, rythmées par le bruit des verres qui s'entrechoquent par la répétition du mot « santé », créant un effet de saturation. Le spot s’achève avec le slogan de la campagne et rappelle les risques à long terme associés à la consommation d’alcool, même faible. L'ensemble des supports de cette campagne (vidéo, audio, digital) redirige vers le site alcool-info-service.fr* pour inviter à se renseigner sur ses propres habitudes et le cas échéant à se faire aider.
La nouvelle campagne débute alors que le Dry January ou Défi de Janvier vient de commencer. Si SPF, malgré sa participation aux travaux préparatoires, n'a finalement pas soutenu l'opération - le président n'y étant pas favorable -, elle estime aujourd'hui intéressant de « conjuguer messages et actions de prévention », rappelant d'ailleurs que son évaluation de l'édition 2020 la jugeait être « une opportunité intéressante pour maîtriser sa consommation d’alcool ».
Une initiative bienvenue mais un accueil mitigé
Du côté des addictologues du Dry January, les réactions sont partagées. Si la Fédération française d'addictologie se félicite dans un communiqué posté sur Twitter de cette campagne « simple mais limpide », « parfaitement cohérente avec la mobilisation sociale du Défi de janvier », l'accueil est plus mitigé du côté de la Fédération Addiction.
Le ton dénonciateur du message (« l'absurdité » de trinquer pour la santé) est déploré, quand le Dry January met l'accent « sur des messages de prévention positifs ». « (Cette opération), qui se déroule en ce moment pour la quatrième année en France grâce à un consortium d’associations, de mutuelles et de collectivités mais sans le soutien de l’État, réussit à faire adopter des comportements plus vertueux en termes de santé grâce à un vrai marketing social positif et ludique », est-il écrit. Fédération Addiction regrette qu'aucun professionnel de l'addictologie n'ait participé à l'élaboration de la campagne et se dit prête à travailler avec les pouvoirs publics. « Il nous semble nécessaire de renouveler et diversifier les messages de prévention en bonne coordination avec l’ensemble des acteurs », estime le Dr Jean-Michel Delile, son président.
* Alcool info service est un dispositif national d’information, d’orientation et d’aide personnalisée, accessible à tous via internet www.alcool-info-service.fr ou par téléphone au 0 980 980 930, disponible 7jours/7 de 8 heures à 2 heures.
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