« Il y a encore beaucoup à faire pour informer la population sur le risque alcool et grossesse alors que 15 000 enfants naissent chaque année avec des troubles causés par l’alcoolisation fœtale », première cause de handicap mental évitable, alerte le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les troubles causés par l'alcoolisation fœtale, ce 9 septembre. Pour rappel, le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) se manifeste par un retard de croissance, des anomalies faciales, des malformations et des atteintes cérébrales et concernerait près d’une naissance pour 1 000.
Selon une étude OpinionWay menée pour SAF France*, seulement 75 % des Français identifient et comprennent le pictogramme apposé sur les campagnes de sensibilisation et les conditionnements de boissons alcoolisées. Moins d’une personne sur quatre conserve le souvenir d'une campagne nationale de sensibilisation ou de prévention sur le risque alcool et grossesse. Et les 18-34 ans ne sont que 21 % à se souvenir d'une telle action au collège ou au lycée.
Zéro alcool par précaution
Quant aux mères, 6 % révèlent une consommation d'alcool au moins une fois par mois pendant leur grossesse, 2 % témoignent d'une consommation hebdomadaire. Des estimations probablement sous-évaluées puisque leurs conjoints estiment respectivement ces fréquences de consommation à 12 % et 4 %.
« Il est nécessaire de développer la fréquence et l'impact des campagnes de sensibilisation », insiste SAF France, qui organise la 6e édition du Safthon, un tour de France lancé le 9 août, pour aller à la rencontre du plus grand nombre. En 2021, l'association avait sondé les médecins généralistes : seuls 24 % déclaraient connaître précisément les troubles causés par l'alcoolisation fœtale et 33 % reconnaissaient ne pas parler systématiquement de la consommation d'alcool au cours d'une consultation de suivi de grossesse.
« Aucun spécialiste ne peut affirmer qu'un seul verre d'alcool soit sans risque pour le fœtus. Par précaution, c'est zéro alcool pendant la grossesse », voire dès le projet de grossesse, rappellent de leur côté Santé publique France et la Mildeca. Et de renvoyer les sites Alcool-info-service et 1 000-premiers-jours.
*Étude réalisée en ligne auprès de 1 001 Français de métropole âgés de 18 ans et plus (échantillon représentatif de la population en termes de genre, d’âge, de CSP, de catégorie d’agglomération et de région) et par téléphone auprès de 140 habitants des Drom (71 Guyane, 69 La Réunion), du 7 juillet au 29 août 2022.
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