Depuis quelques semaines, l'hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP) opère ses jeunes patients avec un robot chirurgical, officiellement inauguré lundi 12 décembre. Si d'autres hôpitaux – comme La Pitié-Salpêtrière ou l'HEGP – possèdent des robots chirurgicaux, c'est la première fois en France qu'un tel outil est réservé à l'activité pédiatrique.
Ce robot de dernière génération est équipé de deux consoles devant lesquelles le chirurgien qui opère est assis, la vision en 3D permettant une gestuelle fine dans un espace restreint. Les quatre bras du robot permettent d'intervenir de façon très précise et stable.
« Cela nous permet une vision améliorée, puisque l'on grossit jusqu'à 40 fois l'image. Surtout, comme nous pratiquons la chirurgie mini-invasive, cela améliore le geste alors que l'espace de travail est très réduit chez un enfant », explique le Dr Thomas Blanc, chirurgien viscéral.
Quatre spécialités sont privilégiées pour la première année d'exploitation : chirurgie viscérale, orthopédique, cardiaque et ORL. Deux projets de recherche y sont associés, l'un sur l'impact médicoéconomique de la chirurgie robotique en pédiatrie, l'autre sur la chirurgie pédiatrique guidée par l'image.
« L'objectif est d'arriver à une intervention par jour en troisième phase du projet de recherche, précise le Pr Sabine Sarnacki, chef du service de chirurgie pédiatrique à Necker. Actuellement, nous sommes à une intervention par semaine environ, avec une dizaine de patients opérés et des résultats très satisfaisants. »
Plus de deux millions d'euros d'investissement
Pour utiliser cette machine high-tech, une équipe de deux chirurgiens, deux anesthésistes et deux infirmiers de bloc opératoire (IBODE) a suivi une formation de 40 heures sur simulateur, avec un stage à l'Institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestif (IRCAD) à Strasbourg, ou à l'école européenne de chirurgie à Paris.
L'acquisition de ce robot « da Vinci » a coûté deux millions d'euros hors taxes. Un investissement financé « à la fois par des fonds publics et des mécènes », précise Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP. À ce prix s'ajoutent la table d'opération d'une valeur de 150 000 euros et un surcoût d'environ 2 500 euros à chaque utilisation.
Des gains sont attendus en matière de durée d'hospitalisation, de précision du geste chirurgical, de récupération du jeune patient et de douleurs postopératoires. À terme, ce robot servira de formation complémentaire aux internes et chefs de clinique en chirurgie.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie