Malgré la mise en œuvre du plan national AVC sur la période 2010-2014, la létalité après un accident vasculaire cérébral (AVC) reste élevée en 2015, avec de fortes disparités départementales, selon le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 25 février qui consacre deux articles à cette thématique.
Le plan AVC a permis de mieux structurer la prise en charge de l'AVC avec la mise en place de filières spécialisées et le déploiement d'unités neurovasculaires (UNV) et d'unités de soins intensifs neurovasculaires (USINV).
Plus d'un quart des patients décédés à 1 an
Dans la première étude du « BEH », le Système national des données de santé (SNDS) a permis de recueillir les données de 73 124 personnes hospitalisées pour un AVC constitué (c'est-à-dire non considéré comme indéterminé). Parmi les 68 905 hospitalisés pour un AVC ischémique ou un infarctus cérébral (IC) ou pour hémorragie intracérébrale (HIC), 26,9 % sont décédés dans l'année suivant l'admission à l'hôpital. Pour les 4 219 patients avec une hémorragie sous-arachnoïdienne, ce taux était de 25,6 %.
Un grand nombre de décès est survenu précocement : « La mortalité à 30 jours englobait 47 % des décès à 1 an pour les IC, alors qu’elle représentait 75 % pour les HIC et HSA », précisent les auteurs.
Les déterminants associés à la létalité précoce ou tardive ont par ailleurs été mis en évidence, comme la non-admission dans une USINV. Malgré le déploiement de ces unités, tous les patients n'y sont pas admis ou bien alors trop tardivement, regrettent les auteurs.
La prise de traitements de l'hypertension artérielle (HTA), considérée dans cette étude comme « une approximation de la présence d'une HTA », a également été mise en évidence. Si la prise de médicaments devrait en théorie réduire le risque d'AVC, l'étude Esteban a précédemment montré que de nombreux patients n'étaient pas correctement contrôlés malgré les traitements.
D'autres facteurs sont également associés à un risque accru de létalité comme un âge avancé, la présence de comorbidités et le fait de résider dans une commune socialement plus défavorisée. En revanche, le fait d'être une femme était associé à une moindre létalité tardive.
Diminution de la létalité après AVC ischémique
Entre 2010 et 2015, une faible diminution de la létalité tardive a été observée pour les AVC ischémiques, passant de 12,5 à 11,9 %. « L’amélioration de l’organisation de la filière AVC, l’augmentation du nombre d’UNV (100 en 2010 versus 140 en 2015) et de la proportion de patients qui y sont admis expliquent en partie ces évolutions », notent les auteurs.
En revanche, aucune diminution significative de la létalité n'a été observée pour les AVC de type hémorragique. Selon les auteurs, « ceci pourrait résulter du fait qu’aucune avancée thérapeutique n’a été faite pour leur prise en charge à la phase aiguë contrairement aux IC ».
Cette étude souligne l’importance d’optimiser le suivi post-AVC et la coordination des soins, alors que la proportion de patients décédant au-delà de 30 jours après l’admission à l’hôpital reste importante.
Une létalité plus faible à Paris
La seconde étude du « BEH » s'est intéressée en particulier à la létalité à 30 jours chez 163 596 patients hospitalisés pour un AVC ischémique entre 2013 et 2015. D'importantes disparités départementales ont été mises en évidence, avec des taux allant de 8,1 % à Paris à 14,2 % dans les Vosges.
« Un quart de la variabilité interdépartementale de la létalité à 30 jours s’expliquait par les facteurs individuels et 17 % par des différences de prise en charge, notamment l’admission en USINV, le reste de la variabilité restant inexpliquée », rapportent les auteurs.
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