En raison des conditions météorologiques propices, la cueillette des champignons s'est accentuée ces deux dernières semaines. Elle se traduit par une augmentation des intoxications : 493 cas ont été enregistrés par les centres antipoison sur cette courte période, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et la Direction générale de la santé (DGS). De juillet à début octobre, le nombre variait de 4 à 90 par semaine.
Le centre antipoison et de toxicovigilance du CHU d'Angers, qui assure une surveillance nationale des champignons en collaboration avec l'ANSES, rapporte à ce jour trois cas graves survenus au cours des 2 dernières semaines. Tous ont néanmoins récupéré. « Nous avons enregistré deux cas de syndrome sudorien et un syndrome phalloïdien », indique au « Quotidien » la Dr Chloé Bruneau du centre d'Angers.
Un cas d'hépatite fulminante
Le syndrome sudorien se caractérise par des troubles digestifs et une diarrhée profuse qui surviennent moins de deux heures après la consommation de champignons et qui entraînent une déshydratation sévère. « Les deux patients ont présenté une bradycardie à moins de 30 battements par minute », souligne la Dr Bruneau, ajoutant que la situation s'est rétablie en quelques heures. Le syndrome sudorien est souvent lié à l'ingestion d'inocybes ou de clitocybes. Dans les deux cas rapportés, le champignon en cause n'a pas encore été identifié.
Les signes d'un syndrome phalloïdien se manifestent plusieurs heures après l'ingestion. Dans le cas présent, les symptômes digestifs se sont déclarés 13 heures après. « Ce syndrome entraîne une cytolyse hépatocellulaire qui a conduit à une hépatite fulminante chez ce patient », souligne la Dr Bruneau.
Une alerte pour l'amanite phalloïde dans les jours à venir
L'amanite phalloïde est généralement en cause dans ce syndrome. Néanmoins, du fait de la survenue tardive des symptômes, le champignon ne peut plus être identifié chez le patient. « C'est pourquoi il est important de prendre en photo la cueillette avant cuisson et consommation, car cela permet d'orienter plus facilement le patient vers la prise en charge la plus adaptée », explique la Dr Bruneau.
Les amanites phalloïdes, principales responsables des hépatites fulminantes, commencent seulement à pousser. « Nous redoutons une augmentation des cas dans les prochaines semaines », avance la Dr Bruneau.
Des précautions essentielles sont à prendre avant la consommation de champignons, insiste l'ANSES. En particulier, il est important de ne récolter que les champignons que l'on connaît parfaitement. L'ANSES rappelle qu'en cas de symptômes, le réflexe est d'appeler le « 15 » ou le centre antipoison régional.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie