La Haute Autorité de santé vient de publier les résultats de la campagne nationale 2017 des données concernant les infections associées aux soins (IAS). Plus de 99 % des 2 752 établissements concernés ont contribué au recueil des indicateurs : ICALIN.2 pour les infections nosocomiales, ICA-LISO pour les infections du site opératoire, et ICSHA.2 V2 pour l’hygiène des mains.
Au vu de l'analyse des données 2016, les résultats sont de bonne qualité et globalement similaires (légèrement plus élevés) que l’année précédente pour les deux premiers indicateurs. Dans le cas de l’hygiène des mains, la comparaison n'a pas été possible.
Revalorisation des seuils de friction hydroalcoolique
Le pourcentage d’établissements de santé en classe A ou B est de 91 % pour l’indicateur de lutte contre les infections du site opératoire (ICA-LISO) et 24 % des établissements ont atteint le score de 100 % ; le score moyen est de 90/100 (contre 89/100 lors du précédent recueil). Concernant l’indicateur de lutte contre les infections nosocomiales (ICALIN.2), 93 % des établissements répondants sont en classe A ou B, contre 91 % en 2014. Le score moyen est de 83/100. Enfin, 60 % des établissements sont en classe A ou B pour l’indicateur de consommation des produits hydro-alcooliques (ICSHA.2 V2). Le score médian 2017 s’élève à 65 %.
« Entre les données 2010 et 2016, les marges de progression se sont considérablement réduites », soulignent la HAS qui ajoute que « les marges de progression d’ICALIN.2 et d’ICA-LISO se sont progressivement réduites au fur et à mesure des campagnes, jusqu’à atteindre un plateau en 2017 (données 2016) ».
La proportion d’établissements qui progressent d’année en année a ainsi peu à peu diminué jusqu’à̀ atteindre : 13 % d’établissements dont la classe ICALIN.2 s’améliore en 2017 (contre 8 % dont la classe se dégrade) et 15 % d’établissements dont la classe ICA-LISO s’améliore en 2017 (contre 12 % dont la classe se dégrade).
Des indicateurs qui doivent évoluer avec les efforts des établissements de santé
La HAS suggère plusieurs pistes d’amélioration. Pour ICALIN.2, le bilan insiste sur la formation. Parmi les 55 critères composant l’indicateur ICALIN.2, « le pire résultat (37 %) est celui du critère : au moins 25 % du personnel médical a bénéficié d’une formation validée par l’équipe opérationnelle d'hygiène », souligne le rapport. La satisfaction à ce critère n’a pas progressé depuis le dernier recueil (37 % en 2014). Les résultats sont faibles également pour le personnel paramédical.
La HAS note par ailleurs une baisse de l’investissement en termes de surveillance des infections et de protection du personnel notamment pour la surveillance de la couverture vaccinale (57 % de satisfaction pour la rougeole et 58 % pour la coqueluche et la varicelle). « Ces chiffres n’ont pas connu de progression depuis le dernier recueil obligatoire (respectivement 57 % et 58 % pour ces deux critères au niveau national) », précise la Haute Autorité.
Concernant la prévention des infections associées aux gestes invasifs, la plupart des critères sont satisfaits, à l’exception de l’évaluation de certaine pratiques concernant la prévention des infections urinaires sur sonde urinaire, les dispositifs intravasculaires ou la prévention de l’infection sur dispositif sous-cutané.
Pour ICA-LISO, un des axes d'amélioration porte sur la surveillance des infections du site opératoire. Seulement 67 % des établissements mettent en œuvre une surveillance pour toutes les disciplines de chirurgie.
Dans le cas de l'hygiène des mains, une revalorisation du nombre minimal de frictions exigé par acte est intervenue cette année, conduisant à une évolution d’ICSHA.2 vers ICSHA.2 V2. « Les plus fortes revalorisations sont intervenues aux urgences (5 frictions au minimum sont exigées par passage, contre 2 frictions précédemment), en psychiatrie (4 frictions en hospitalisation complète au lieu de 2 précédemment et 2 au lieu d’une précédemment en hôpital de jour) et pour les accouchements avec césarienne (16 au lieu de 8 précédemment) », indique le rapport. Une réflexion sera menée sur ICSHA.3 qui reste controversé.
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