À la veille du premier anniversaire du décès du Pr Jean-Louis Mégnien, l'association éponyme propose cinq mesures prioritaires pour lutter contre le harcèlement et la maltraitance à l'hôpital.
Fondée par trois PU-PH à la suite du suicide du cardiologue de l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), l'association s'emploie à alerter les pouvoirs publics sur un phénomène réel mais encore trop méconnu. L'enjeu est de compléter le plan d'action pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers, plan présenté par Marisol Touraine, jugé intéressant mais inachevé.
Davantage de sanctions disciplinaires
Afin de libérer la parole des personnels hospitaliers harcelés, l'association appelle à l'élaboration d'une charte de bientraitance à l'hôpital, dont l'objet est d'informer les personnels sur les risques psychosociaux et le harcèlement.
Pour les professionnels en souffrance, l'une des difficultés est d'identifier les personnes-ressources susceptibles de les sortir d'une situation de conflit. À ce titre, l'association Mégnien pousse à la création d'un numéro vert national « où toute personne se sentant maltraitée puisse recevoir écoute et conseils ». Envisagé par Ségur, ce dispositif a déjà des avatars créés par les anesthésistes du CFAR et les libéraux de l'association SPS.
Comme les syndicats de praticiens hospitaliers, l'organisation réclame aussi l'inscription dans la loi du principe de protection juridique des agents et médecins de la fonction publique hospitalière harcelés.
L'association insiste sur la nécessité de mettre en place des procédures de mutation accélérée « pour que les personnels maltraités et harcelés puissent continuer leur carrière dans de bonnes conditions ». « Cette mesure est intéressante à deux niveaux, explicite le Pr Philippe Halimi, président de l'association et chef de service en radiologie à l'HEGP. Elle offre une porte de sortie rapide à la victime et elle pénalise la structure maltraitante qui perd un poste de médecin dans la bataille. »
Last but not least, l'application de sanctions disciplinaires à l'égard des harceleurs et maltraitants est la dernière mesure qui permettrait de « radicalement changer la donne », aux dires de l'association.
Amender la loi Bachelot
Après avoir présenté ce train de mesures au cabinet de Marisol Touraine, l'association Mégnien compte porter la bataille sur le terrain législatif. Ses représentants vont rencontrer le député (LR) du Loiret Jean-Pierre Door en janvier afin d'envisager la rédaction d'un rapport parlementaire sur le harcèlement à l'hôpital. L'objectif est, à terme, d'amender la loi Bachelot afin de réformer le modèle de gouvernance, d'organisation et de management que ce texte impose à l'hôpital.
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