Des chiens renifleurs pour lutter contre le Covid-19. L’Académie nationale de médecine (ANM) et l’Académie vétérinaire de France encouragent les scientifiques à « compléter l’évaluation scientifique et le développement » de ce test d'un genre nouveau « afin de le mettre en œuvre dans les meilleurs délais ».
Utiliser l'olfaction des chiens dans la détection des maladies n'est pas une première. « Cette faculté est exploitée dans le domaine médical pour détecter des affections humaines (cancers, paludisme, Clostridium difficile, maladie de Parkinson, etc) ou animales (pestivirose bovine, gale) », rappellent les Académies dans un communiqué commun.
Dans le Covid-19, la piste pourrait être d'autant plus intéressante que les tests RT-PCR sont invasifs et que leur accès et le rendu de leurs résultats sont actuellement soumis à d'importants délais.
Des résultats prometteurs
Les premiers résultats des études portant sur le Covid-19 sont « prometteurs », considèrent les Académies. Ils montrent en effet que des « chiens renifleurs » entraînés (deux à trois semaines !) sont capables de reconnaître une odeur spécifique correspondant à un ensemble de composés organiques volatils propres aux patients Covid, appelé volatilome ou VOC (volatile organic compounds).
« Présent dans la circulation sanguine, le volatilome peut être excrété dans l’air expiré, l’urine, la salive, les fèces, le lait et la sueur. C’est une association complexe avec des substances endogènes ou exogènes (aliments solides ou liquides ingérés, produits d’hygiène utilisés, médicaments…) », précisent les Académies.
Plus de 80 % de sensibilité
Une étude allemande de l’Université vétérinaire de Hanovre, réalisée avec 7 chiens sur 10 388 échantillons salivaires et trachéobronchiques inactivés par la bêtapropiolactone, a conclu à une sensibilité de 82,6 % et une spécificité de 96,3 %.
Les scientifiques français de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (Projet NOSAÏS), qui utilisent la sueur axillaire (non contaminante), ont obtenu des résultats similaires, avec 8 chiens. La moitié (4) était efficace à 100 %, les autres, à 83 %, 84 %, 90 % et 94 %.
D'autres études, au Liban, ou aux Émirats arabes unis ont relevé une sensibilité de 92 à 98 %, ajoutent les Académies, certains cas pré-symptomatiques de Covid-19, négatifs en RT-PCR, ayant même été identifiés par la détection olfactive quelques jours avant l’apparition des symptômes et la positivité de la RT-PCR.
Les instances nationales appellent donc à préciser les performances analytiques de ces tests olfactifs (sensibilité, spécificité) ; à identifier dans le volatilome la ou les molécules spécifiques du Covid-19, à promouvoir la constitution d’équipes dédiées (personnel, chiens) ; à sécuriser la présentation des échantillons à analyser, tant pour les chiens que pour le personnel ; et à définir les règles de bon usage de ce type de test.
Et de préciser enfin que s'ils la repèrent à leur odorat, les chiens sont peu sensibles à l'infection par SARS-CoV-2. « Ils développent parfois des formes mineures mais ne transmettent pas le SARS-CoV-2 à l’Homme », lit-on.
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