APRÈS AVOIR vérifié que le don du rein n’altérait pas la qualité de vie des donneurs, l’Agence de la biomédecine (ABM) souhaite maintenant diffuser l’information. « La France est en retard par rapport à d’autres pays européens en ce qui concerne la greffe rénale avec donneurs vivants. Or, selon les études, la greffe avec donneur vivant donne, dans la durée, de meilleurs résultats que la greffe avec donneur décédé : la durée de vie du greffon est souvent plus longue », explique sa directrice générale, Emmanuelle Prada-Bordenave.
Les cibles du dispositif d’information sont multiples : les directions des Agences régionales de santé et des centres hospitaliers, « où l’activité doit être encouragée par des moyens adaptés », mais aussi les personnels des centres de dialyse. « Dans certains pays, la greffe avec donneur vivant est proposée dès l’entrée en dialyse », souligne Emmanuelle Prada-Bordenave. Autre destinataire : les néphrologues. « Il y a encore des réticences à parler de ce don, il y a même des gens qui ne sont pas au courant qu’il est possible », regrette-t-elle, en rappelant que la loi bioéthique de 2011 élargit les possibilités de don de rein entre vivants à toute personne pouvant apporter la preuve d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans.
Un nouveau plan Greffe.
Quant au don post-mortem, l’enjeu reste de diminuer le taux d’opposition, qui tourne, en France, autour de 30 %. Le 22 juin dernier, la secrétaire d’État à la Santé a indiqué vouloir le faire baisser, d’ici 2017, à 15 %. « Les établissements vont devoir améliorer leurs conditions d’information, d’accueil et d’annonce auprès des proches », prévenait-elle, en demandant à l’ABM de « déployer une formation de toute la chaîne des professionnels, et non plus seulement auprès des équipes spécialisées ». Cette formation « concernera entre 3 000 et 5 000 professionnels, ceux qui sont confrontés au décès ou qui sont en contact des proches », confirme la directrice de l’ABM. « Le taux d’opposition cache une très grande hétérogénéité selon les territoires. Nous devons comprendre pourquoi. Quand on interroge les Français, ils se prononcent spontanément à 95 % en faveur du don d’organe. Les sondages son favorables et la loi dit que nous sommes tous des donneurs potentiels : il faut maintenant éviter que des freins au moment du décès aboutissent à ce qu’il y ait moins de donneurs ». Le 2e plan Greffe 2012-2017 devrait être présenté à la fin de l’année.
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